Top article, merci à aurelibre, d’un interview, et article capital qui résume bien le monde dans lequel on vit et comment cela est en place, il est important de comprendre les ramifications du contrôle des Psychopathes et Pervers Narcissiques, et celui suit très bien l’article sur Les Pervers Narcissiques: Violence 3.0 de Sam Vaknin et Steve Grannon et de l’Ingénierie Social des Médias Sociaux et le conditionnement du Selfish, il s’intègre parfaitement dans la série Violence et Big Brother. Il est très important donc de comprendre la psychologie des psychopathes, afin d’être conscient de cela. Et par quels moyens ils nous l’imposent et transforment l’humain en être déshumanisé, le Transhumanisme a commencé avant Metropolis… ILS nous manipulent comme ILS veulent… c’est même plus l’Homme de Paille mais directement « Tchao Pantin »…
C’est l’Article 101 de la Tromperie…
Il ne faut pas céder à la peur et au fait qu’il est presque impossible de ce sortir de ce système. J’ai déjà démontré dans ces séries d’articles, la solution de « l’amour de soi », de « la connaissance de soi », et de « l’Autonomie », ainsi que la non-participation à leur système, plus le « savoir dire Non » et le savoir négocier par le « Oui, sous conditions ». Où on se fait niquer, c’est sur le « Diviser pour Régner »…
Il ne faut pas voir des psychopathes partout non plus même si les PN semblent être nombreux lol Et que les médias sociaux programment le Narcissisme; comme la Perversion, celle-ci étant surtout programmée par la TV, le Cinéma et la Culture depuis des décennies, afin de détruire notre morale et de nous apprendre à tuer… et bien plus; les « Sciences Sociales », anciennement nommées « Eugénisme » ont détruit la famille, la culture tribal, l’individu, le Moi/Soi, le Genre, et le corps humain, grâce aussi à la Science et par la bouffe Industrielle, les ondes dans tous les sens… le Stress et la Peur permanente, le Terrorisme d’État… bref, tu connais la musique.
Je pense que tout le monde est gentil par défaut, c’est pour cela qu’on se fait niquer, on n’a aucune idée de la folie de la psychopathie, car on n’est pas capable de l’imaginer! On peut l’entrevoir par contre dans les films (meurtres, zombies, vampires et compagnies!), ou si t’as eu le malheur d’avoir affaire à un PN.
ILS nous ont fait croire aussi qu’on est ceux qui détruisons la Nature, qu’on est fondamentalement mauvais, c’est pour cela qu’il ne faut pas adhérer à la theorie, comme Paul Watson, et au fait de base, que l’humain est mauvais et dangereux pour la planète! Cela est de la programmation mental, Diviser pour Régner! Même si dans les faits on y contribue beaucoup! C’est EUX qui l’imposent depuis des siècles et depuis la naissance. Et comme dirais Morpheus « We are still here« . Mais au repas de famille on va te balancer que c’est la Nature Humaine!!! Le corps humain est un vehicule et certains psychopathes l’utilise…
(Discours de Morpheus: On est toujours là!)
La Culture US contribue beaucoup à renverser l’image du super-héros, en faisant passer le méchant/mauvais (vampire, E.T., Psycho, etc.) pour un sauveur, une mec bien mais avec des tendances Psychopathiques! (Batman, Angel, Buffy, Superman, Dead pool, Dexter, etc.) ou des héros violent (L’Inspecteur Harry, Rambo, Rocky, Mutants, Super-héros, etc.).
On comprend mieux aussi le mot ‘claim‘ ou ‘standing claim‘ en Common Law, une déclaration non réfutée; et aussi, pourquoi donc ILS n’acceptent jamais le « Non » dans leur monde Matrix, et c’est donc pour cela que le « Oui, sous conditions » et une arme de defense contre EUX (principe premier/primordial des Arts Martiaux pour la Loi Martiale ;).
Donc il est CAPITAL de comprendre la manipulation (hameçonnage, la pêche, le péché 😉 ) et les manipulateurs, la Maniculation. La manipulation par la Rhétorique! Et la Dialectique (langue de bois politique). La Psychiatrie a été créée pour cela, pour faire tampon et renverser la charge des preuves pour LES protéger, un mécanisme de garde et des chiens de garde (psychiatres) qui manipulent et peuvent actionner la justice et les forces de l’ordre… très dangereux… Le fou dit « c’est vous qui êtes fous » (voir la citation de Krishnamurti)…
Tout cela au Nom de la Science, comme avant cela fut au Nom de Dieu, c’est l’une des raisons d’ailleurs pourquoi maintenant la Religion… enfin la croyance en Dieu ou en un Dieu est très dangereuse pour EUX, car du coup, on peut encore se réclamer de la Nature, d’une force supérieur inconnu ou innommable… mais ils savent transformer toute forme de Religion en Arme, comme l’Islam maintenant et comme le Christianisme le fut dans ses pires heures… Au Nom de… toujours le NOM 😉
Ensuite, on retrouve d’autres explications et démonstrations super intéressantes sur le site de Philippe Vergne: « Le “pouvoirˮ, les “crisesˮ, la communication paradoxale et “l’effort pour rendre l’autre fouˮ »… ni plus ni moins qu’un « effort pour rendre l’autre fou ». Pour faire, court, « la théorie de l’engagement est une forme de torture mentale plébiscitée par l’éducation nationale qui est la première à s’étonner de l’état régressé de notre société ». Les articles de Philippe Vergne sont top! J’en résume d’autres plus bas, « Peut-on faire confiance à notre jugement ? La fiabilité des “expertsˮ en cause »: cet article parle des biais cognitifs comme l’effet google…
« Conclusion : En quoi consiste la conduite narcissiquement perverse ? [interroge Paul-Claude Racamier] Elle sera toujours une prédation morale. Une attaque du moi de l’autre au profit du narcissisme du sujet. Une disqualification active (plus ou moins habile et subtile) du moi de l’autre et de son narcissisme légitime. »[22].
On retrouve toujours le « pré-« , connaître le futur pour mieux manipuler, créer/programmer le futur pour manipuler le présent… avec la notion de « temps » (date/data/données)… pré-dation! De praeda (« proie ») ; lui-même de prehendō (« prendre »). Hameçonnage, prêche, pèche et pêche! de *praehenda (« chose prise »), de prehendō.
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Cela illustre parfaitement les solutions et conclusions dans l’article Violence 3.0 de l’amour de soi et de l’estime de soi… s’aimer et s’autonomiser, ainsi que de l’importance de se connaître et de reconnaître sa propre valeur et sa propre moral, et que tout cela soit bien ancré/encré!
C’est pour cela aussi que Lobaczewski dit que les recherches et travaux sur les Psychopathes ont disparus, ont été cachés et occultés… c’est ça aussi la Glose! L’Histoire est Glosée par défaut! ILS prennent aussi des recherches et theories démontrées et les maquillent, il dit d’ailleurs que justement pour contrer ces fous, il faut apprendre la Ponérologie et la Psychologie des Psychopathes. Mais aussi, il faut arrêter de nourrir le Système, arrêter de payer des impôts (déjà une solution freeman/autonome!), Max Igan le dit d’ailleurs, arrêter de participer à ce système, arrêter d’utiliser la carte de crédit et le smart phone (Sam Vaknin le dit aussi, voir les vidéos plus bas).
Moi, je le redis (voir Violence 3.0) les solutions sont là et sont simples, c’est l’Amour de Soi (Max Igan le répète tout le temps) et devenir Autonome (Voir aussi la série Alexander Lowen et le Corps), Il faut se faire confiance, donc faire confiance à son intuition (détruite par l’Éducation) et s’y reconnecter; donc il faut se reconnecter aussi à son corps et à soi, faire confiance à ses ressenties, les ressenties du corps, car « le Corps a toujours raison! ». Même si il est une/la source de Douleurs (corps/émotions/mental), d’où, l’importance de ce que le Dr Morse dit et répète, comme beaucoup d’autres, prendre du recul et ne pas se laisser Avoir pour le Mental et l’Émotionnel… pour Être dans la Conscience.
Il faut apprendre à gérer son stress et ses Peurs et PEURS, c’est la clef numéro 1.
Le Mougeon qui va au stade et qui est content de payer son billet 100e… c’est sa gestion du trauma, certes inconsciente donc occultée, mais ça le bouffe quand même de l’intérieur (morale/conscience), car il doit se confronter obligatoirement un jour à cela, généralement par la maladie. Mais si cela lui permet de ne pas être stresser, et bien c’est une bonne solution de gestion du stress! Comme quoi!
On peut comprendre donc avec la Ponérologie, pourquoi 100% de notre Culture est manipulée (voir CIA par Stonor Saunders et La création des identités nationales) (L’art moderne et le design n’ont ni queue, ni tête, ça veut rien dire, les créateurs sont manipulés sur la pyramide des PN, on les prend, on les jette). De nos jours, la Normalité: c’est la Guerre, la Pauvreté, le Mensonge, les comportements égoïstes, etc… Tout est renversé et George Orwell, le décrit très bien.
Toutes les recherches et les Sciences sont détournées pour la Compétition, la Psychopathie et le Commerce… (Sciences Sociales = Eugénisme). Tout est basé sur l’Obsolescence Programmée, Sam Vaknin illustre bien que les médias sociaux sont l’Obsolescence Programmée Instantanée, le Graal des PN! D’ailleurs, il parle de la notion en Psychologie/Psychopathie, « d’objets » internes et externes, on objectifie l’humain, c’est une chose, un objet, un jouet, c’est l’IoT des PN, l’ID-IoT, l’Internet des Choses et des Objets, Big Brother, l’État de Surveillance Généralisé pour Tout Contrôler.
Et donc cela fait tourner le Business du Commerce, pour faire de l’Argent (un objet illusion!), le plus possible et le plus vite possible, on a le taux de Conversion Temps/Argent (La Conversion, la version con, à l’Église du Papier et de la Communion = les Communs et la Communauté, c’est le hacking de la Morale par le paradogme des Valeurs! C’est le baptême par l’eau, du feu de l’Amirauté!), le Temps étant une dérivé de l’Énergie Humaine, donc du Travail… l’Esclavage est donc Einsteinien… et Borg, certainement…
E=Mc2, donc l’Énergie = la Monnaie par la Vitesse-Temps (x2).
Tout est relatif quand tu contrôles les équations!!!
Il faut donc s’autonomiser et apprendre à chercher, à vérifier les sources, à savoir quand on peut faire confiance, en développant sa confiance en soi, en mettant des filtres et des tests en place, en créant sa propre méthode de confiance et son barème de sélection/confiance. A quel moment ta Morale a été perverti/convertie et remplacée par des Valeurs? Savoir comment les choses sont manipulées (ex: Statistiques). Il faut comprendre et accepter que notre Nature est fondamentalement Gentille et que cela nous dessert dans ce monde de tarés.
Attention à l’Impuissance Apprise (learned helplessness), intégrée dans les écrits de la Psychologie (Positive) même! Dans l’Éducation, les médias, les films et surtout dans le Numérique et les médias sociaux.
Extraits des textes de Vergne:
Lorsqu’ils trouvent le climat propice à leur plein accomplissement, ils (les Psychopathes/Pervers Narcissiques) transforment un être humain en zombie (Avataré) le rendant tributaire d’une relation d’emprise [4]. À ce titre, ils constituent un crime parfait également dénommé « meurtre psychique » ou parfois « meurtre d’âme ». La victime est physiquement présente, mais dévitalisée, « morte » intérieurement ; privée de ses capacités d’analyse, de son esprit critique et de son libre arbitre, rendue incapable de discernement, en proie à la peur, au doute et à la culpabilité. Bref, « décervelée »[5].
(On retrouve cela chez les animaux domptés… domestiqués… comme chez les Éléphants en Thaïlande, un regard vide, un regard de bœuf, c’est les techniques de Torture pour faire craquer le Spirit de l’Animal… Guantánamo! Le viol, les traumas violents permettraient de voler des morceaux d’âmes, même de simple photos!).
« Du simple individu, personnellement et intimement ciblé par ces techniques de soumission, aux groupes et à la population, ces tactiques suivent un même processus. Seules varient, la fréquence, l’intensité et la durée de l’exposition d’un sujet à ces méthodes coercitives ». (ex: #LHDSR – 15 VOLTS).
« D’un point de vue sociétal, ces « pressions » (stress) se manifestent insidieusement de plus en plus violemment sous diverses formes : idéologie (souvent sectaire), propagande (rebaptisée lobbying), infantilisation des programmes télés (télé réalité, etc.), publicité [6] et marketing stratégique ou neuromarketing, appauvrissement des débats de société (le conflit est privilégié au détriment de l’échange dans le respect des opinions de chacun : il faut que les gens se « fritent » pour faire de l’audimat), l’intolérance et l’incivilité se généralisent (sous couvert de la liberté d’expression), etc. Il est difficile de ne pas faire le rapprochement entre ces moyens modernes de « décervelage » public et les techniques de manipulation des foules du siècle dernier [7]. Toutefois, toutes ces manœuvres déployées dans le but de « domestiquer » (« moutonner ») le bon peuple sont intentionnelles et répondent à une activité consciente et préméditée de leurs auteurs, mais il en est d’autres qui font appel à un registre inconscient de la psyché humaine et émanent d’une « défense de survivance » [8] qu’il importe de connaître, car c’est sur la compréhension de cet inconscient que sont désormais construites les techniques modernes de manipulation des foules« .
… (voir ingenierie sociale langage et programmation)
« Nous devons la découverte et les premières études sur les contraintes paradoxales à l’École de Palo-Alto, fortement influencée par la cybernétique, qui a bouleversé les conceptions de la psychiatrie traditionnelle et contribué au développement des thérapies familiales et des thérapies brèves systémiques ».
… (voir Obsolescence Programmée de l’Humain)
« En 1956, Grégory Bateson et son équipe firent paraître un article intitulé « Vers une théorie de la schizophrénie » [11] où ils développèrent une thèse basée sur l’étude et l’observation de la communication, verbale et non-verbale, dans les familles de schizophrènes. Leurs recherches aboutirent à mettre en évidence ce qui peut-être considéré comme un « bug » du langage qu’ils dénommèrent « double-bind ». Selon l’hypothèse développée par ces chercheurs, ce sont ces doubles contraintes, répétées des dizaines de fois par jours dans les interactions familiales, qui seraient l’un des principaux facteurs contribuant à développer une schizophrénie (à la « révéler » et/ou la réveiller) ».
…
« Trois caractéristiques permettent d’identifier un paradoxe : la première est que tout paradoxe naît de la contradiction, la deuxième tient au fait qu’un paradoxe crée une situation dans laquelle le choix est interdit (tu vas bosser!) et enfin la troisième réside dans la structure autoréférentielle du paradoxe [13]« .
…
Grégory Bateson résume cette situation ainsi : « Vous êtes damné si vous le faites, vous êtes damné si vous ne le faites pas ». C’est l’expression d’une logique perdant-perdant.
(On retrouve l’Impuissance Apprise!)
… l’instrument majeur du pervers narcissique: « la parole »: cela illustre donc la tromperie et la manipulation sur les bases du langage notamment pour le légalais… et sûrement sur le Trivium donc la Rhétorique, la Dialectique et la Grammaire.
« C’est à cette question que tente de répondre ce billet qui porte sur un des aspects les plus négligés de cette problématique dont la connaissance pourrait aider certains à mieux s’y retrouver, car « le terrain de prédilection, l’instrument majeur de la perversion narcissique, il est temps de le dire, c’est la parole »[3].
Ainsi, le secret de la prétendue force que l’on octroie inconsidérément au pervers réside dans l’usage dévoyé des mots et du raisonnement dont il use et que trahit un certain type de parole. Cette parole est tout à la fois séduisante et fascinante, voire envoûtante (eh oui, c’est imagique!). Sa capacité de persuasion est remarquable, mais elle chante comme un petit air de faux que l’on a du mal à symboliser. Et pour cause… elle possède l’étrange don de « méduser » ses auditeurs ce qui, du point de vue de la psycho-traumatologie, provoque un état dissociatif de la personnalité (cqfd: l’homme de paille et nos multiples avatarés et personnalités administratives!) avec tous les effets délétères que cela implique [4] (identification à l’agresseur et syndrome de Stockholm) ».
….
« Faute qui lui sera ensuite triomphalement reprochée par une habile inversion des places et des rôles induisant un retournement de situation : le bourreau se faisant alors passer pour la victime de ses propres exactions (c’est sur ce type de retournement qu’est basé le principe de la jouissance perverse narcissique). C’est là, selon le Dr Gérard Lopez, la signature du vampire [7]. (Ce mécanisme d’inversion a également été parfaitement décrit par les Drs Maurice Hurni et Giovanna Stoll [8] et est de plus en plus et de mieux en mieux reconnu dans les diverses disciplines des sciences humaines qui s’intéressent à cette problématique) ».
(On voit l’imagie et le symbolisme du Vampire, toujours une métaphore en fait! Presque vrai puisqu’il y a des cannibales et nécromanceur chez l’Élite, il en est de même pour le retournement de la Charge des Preuves dans le système judiciaire… une technique PN). (FEMME FATALES: Comment les assassins de filles des cartels mexicains se baignent dans le sang de leurs victimes et ont des rapports sexuels avec leurs cadavres).
…
« En quoi consiste la conduite narcissiquement perverse ? [interroge Paul-Claude Racamier] Elle sera toujours une prédation morale. Une attaque du moi de l’autre au profit du narcissisme du sujet. Une disqualification active (plus ou moins habile et subtile) du moi de l’autre et de son narcissisme légitime. » [22]
Puis ultérieurement, il rajoute : « La disqualification est un des moyens absolument essentiels de toute activité perverse de type narcissique. Cette disqualification déconsidère ce que l’autre ou ce que les autres ressentent, souhaitent, désirent, peuvent faire et vivent. » [23] « Elle consiste en un discrédit porté sur la valeur et la qualité intrinsèque des capacités et des accomplissements d’un individu (ou plus précisément de son moi, ou bien encore d’un groupe ou d’une famille). C’est une atteinte narcissique : l’inverse de la reconnaissance (l’ostracisme dont Vaknin parle aussi)– au sens de qualification positive – des capacités manifestes ou potentielles d’autrui ou de soi-même. […] Il est bien vrai que toute disqualification est une atteinte aux droits narcissiques, et constitue à ce titre une frustration*. » [24]
Un dis-crédit est un débiteur! Un Re-deveur qui doit! Devoir… et quand t’en dois beaucoup, il faut beaucoup aller sucer au travail… faire la pute.
Comme ont dit chez les freeman, les souverains, les autonomes… « Si tu sais qui tu es! » (vraiment) 😉 . Alors tu ferais mieux de te reconnaître toi-même! Car, si tu ne sais pas qui tu es, alors c’est cuicuit pour toi… ton glas aura sonné.
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Sources (pdf du texte ci-dessous) : Silvia Cattori.net & Mondialisation.ca, le 5 novembre 2007
Voici l’intégral d’une entrevue réalisée par Silvia Cattori avec Laura Knight-Jadczyk et Henry See (éditeurs du livre Ponérologie Politique d’Andrzej Lobaczewski, ici en anglais) au sujet de la psychopathie et de la ponérologie telle que décrite par A. Lobaczewski. Nous retrouvons dans cette entrevue de nombreux éléments clés nécessaires à la compréhension de l’état actuel du monde. Un incontournable. (Emphases et commentaires en Zone-7).
Silvia Cattori : Voici ce qu’un psychiatre suisse nous a confié après avoir lu » Ponérologie politique » [1] : » Je n’ai jamais lu nulle part ailleurs ce dont parle Andrzej Lobaczewski, aucun livre n’a jamais traité ce sujet de cette manière. Il m’a immédiatement été utile dans le cadre de mon travail. Ce que M. Lobaczewski affirme sur les comportements pervers/pathologiques – les conflits en entreprise tout comme dans la sphère politique où l’on dénombre de plus en plus de conflits et de plus en plus de pervers caractériels – m’a immédiatement permis de mieux comprendre, par exemple, le fonctionnement de ces individus qui créent des conflits au sein de leur travail et qui, où qu’ils aillent, polluent l’atmosphère » Cela dit, pourquoi avoir choisi un titre aussi hermétique pour un livre qui devrait non seulement intéresser les psychologues et les psychiatres, mais tout un chacun ?
Laura : Tout d’abord, je tiens à dire qu’il existe un lien émotionnel très intense entre le Dr Lobaczewski et nous. Nous l’avons contacté au sujet de l’entretien que vous vouliez réaliser. Il est très âgé et en très mauvaise santé depuis plus d’un an. Il regrette de ne pouvoir vous répondre personnellement ; il a tenté de le faire, mais à l’heure actuelle, il n’a même pas la force de rédiger plus que de brèves réponses à des questions écrites. Et même dans ce cas, il s’épuise et son attention se disperse au bout de quelques minutes de concentration. Nous voulons vraiment protéger sa santé et son bien-être, mais nous voulons aussi satisfaire aux demandes de réponses concernant ces questions importantes. Il nous a confirmé qu’il avait toute confiance en notre compréhension du sujet. Il a répété ce qu’il nous a dit quand il nous a contactés pour la première fois : à savoir qu’il cherchait quelqu’un qui allait dans la même direction, quelqu’un à qui il pourrait remettre son travail – en quelque sorte repasser le flambeau – de même que tout le travail qui lui avait été transmis par d’autres. Notre travail, répondait à ces critères.
Ceci étant dit, je vais répondre à votre question. Pourquoi Lobaczewski a-t-il choisi ce titre ?
Ponérologie: composé du grec ancien πονηρός, ponērós (« mauvais, méchant ») et du suffixe -logie. (Théologie) Étude du mal.
Le premier point est qu’à l’origine, cet ouvrage était une série de documents techniques et universitaires provenant de sources diverses. Comme l’auteur l’explique dans son introduction, la majeure partie de cet ouvrage ne vient pas de lui, il en est juste le compilateur. Les universitaires ont tendance à choisir pour leurs articles des titres rédigés dans une terminologie abstraite, et les scientifiques considèrent qu’il est de leur prérogative de créer de nouveaux termes pour décrire leurs découvertes (par exemple, l’invention de mots comme quarks, muons, leptons, etc. par les physiciens), donc en ce sens, le titre se justifie entièrement.
Le terme « ponérologie » est un concept théologique qui signifie « étude du mal ». Andrzej Lobaczewski le savait, et il a décidé de récupérer et de réhabiliter ce mot pour en faire un usage scientifique, puisqu’il se trouve que notre science ne possède absolument aucun mot pour définir l’étude du » mal » en tant que tel. Nous en avons pourtant besoin.
Henry : Quand le Dr Lobaczewski nous a envoyé son manuscrit, nous fûmes stupéfaits.
Nous étions préoccupés par cette question : pourquoi, quel que soit le niveau de bonne volonté qui se manifeste dans le monde, y a-t-il autant de guerres, de souffrances et d’injustices ? Peu importe les plans, idéologies, religions ou philosophies conçus par les grands esprits, rien ne semble améliorer notre sort. Et c’est comme cela depuis des milliers d’années, cela ne cesse de se perpétuer encore et encore.
Nous faisions aussi des recherches sur le problème de la psychopathie depuis plusieurs années et avions publié de nombreux articles sur le sujet sur nos sites Web. Pour les besoins de la recherche, nous avions également retranscrit une version informatique du très riche ouvrage sur la psychopathie rédigé par le Dr Hervey Cleckley, The Mask of Sanity (article en relation et ici: humanite: les deux races) « Le Masque de la santé mentale », avec la permission des propriétaires du copyright, cet ouvrage étant épuisé. (Encore cette histoire de masque, de personna, d’homme de paille!).
« Si je n’étudiais pas les psychopathes en prison, je le ferais à la Bourse » –Robert Hare–
Étant donné la richesse et l’importance de ce texte, nous l’avions rendu disponible gratuitement par le biais du téléchargement. Nous avions donc une bonne base de références sur la question et avions dans l’idée que la situation terrible à laquelle cette planète et ses habitants étaient confrontés pouvait avoir un lien avec la question de la psychopathie.
Laura : Permettez-moi d’ajouter que la raison pour laquelle nous faisions des recherches sur la psychopathie était, comme nous l’avons mentionné plus haut, que nous avions été nous-mêmes confrontés au phénomène.
Nous étions engagés dans un travail avec d’autres personnes, et les phénomènes abordés dans Ponérologie en rapport avec les groupes et la façon dont ceux-ci sont corrompus par des déviants pathologiques s’infiltrant dans un groupe sous l’aspect de la normalité – nous étaient très familiers sur une petite échelle sociale.
Nous avions observé ces phénomènes et avions eu affaire à eux à de nombreuses reprises, bien qu’au début, nous ne fissions que naviguer au jugé. Nous savions qu’il se passait quelque chose d’étrange, seulement nous ne savions pas encore le nommer ou le catégoriser. Nous avions trouvé certaines dénominations et catégorisations dans des textes sur la psychopathologie, mais ils n’abordaient pas la dimension sociale.
Henry : Mais l’ouvrage « Ponérologie Politique » présente le sujet d’une manière radicalement différente des autres textes sur la psychopathie, en suggérant que l’influence des psychopathes et autres déviants n’est pas qu’une simple influence parmi tant d’autres affectant la société, mais que, si les circonstances sont favorables, elle détermine la manière dont nous vivons, ce que nous pensons, et la façon dont nous jugeons ce qui se passe autour de nous.
Quand on comprend la véritable nature de cette influence : qu’elle est sans conscience, sans émotion, égoïste, froide et calculatrice, dénuée de tous standards moraux ou éthiques, on est horrifié,mais en même temps, tout commence à s’éclairer soudainement.
Notre société perd de plus en plus son âme parce que les personnes qui la dirigent et qui donnent l’exemple sont sans âme – ils n’ont littéralement aucune conscience.
Quand vous en venez à comprendre que les rênes du pouvoir politique et économique sont entre les mains de personnes sans conscience qui ne possèdent pas de faculté d’empathie, cela permet de regarder ce que nous appelons le « mal » d’une façon totalement nouvelle. Le mal n’est plus seulement une question morale ; il peut alors être analysé et compris scientifiquement.
Avec M. Lobaczewski, le mot « Ponérologie » a été purgé de ses connotations religieuses – un contexte au sein duquel il n’a jamais fait de bien à la société dans son ensemble.
Ce mot désigne la science du mal, de la compréhension scientifique de ses origines, et de la façon dont, telle une maladie, il peut « infecter » les individus et les sociétés.
Lorsque les législateurs et les grands patrons du monde des affaires sont des psychopathes, leur façon de penser et de raisonner – leur « moralité » – devient la culture et la « moralité » communes des populations qu’ils gouvernent.
Quand cela se produit, le mental de la population est « infecté » de la même façon qu’un agent pathogène infecte un corps physique. La seule manière de nous protéger contre cette pensée pathologique est de nous « vacciner » contre elle, et cela se fait en apprenant le plus possible de connaissances sur la nature de la psychopathie et sur son influence sur nous.
Fondamentalement, cette « maladie » particulière prospère dans un environnement où son existence même est niée, et où ce déni est planifié et délibéré.
Bien que le titre du livre semble hermétique, il faut le comprendre dans le contexte de la grande difficulté qu’a eue Andrzej Lobaczewski à faire publier son ouvrage [2]. Le manuscrit est resté dans un tiroir pendant plus de vingt ans. Il a été écrit pour un public professionnel, et le titre a été choisi en fonction de cela. C’est aussi la raison pour laquelle le texte lui-même est très dense, et le titre reflète exactement le fait qu’il n’a pas été écrit pour un public profane. Il a été écrit pour des professionnels et dans un style intellectuel reflétant son contexte originel. C’est pourquoi, nous sommes actuellement en train de rédiger une version qui puisse rendre ses idées plus facilement accessible au grand public.
Silvia Cattori : M. Lobaczewski a étudié le fonctionnement de ces personnes non pas d’un point de vue politique, mais psychologique. Ce faisant il est arrivé à déterminer la manière dont des idéologues et des agents disposant de pouvoirs répressifs, malgré leur inhumanité, en arrivent à obtenir l’adhésion de larges populations. Tout le monde n’a-t-il pas un fond pervers/pathologique, des périodes de vie marquées par une existence perverse/pathologique ?
Henry : Tout d’abord, il faut souligner que les « fous » n’ont pas besoin de l’adhésion de larges populations, mais seulement d’une minorité puissante qui puisse à la fois « orienter » la population et la contrôler.
Regardez les sondages aux États-Unis. Cela fait des années que la popularité de Bush se maintient autour de 30% – et il s’agit de la population dans son ensemble. Mais parce que Bush est soutenu par une minorité très puissante – les gens qui détiennent les médias, l’industrie de l’armement et ses soutiens au sein de l’armée, les compagnies pétrolières, etc. -, le mécontentement populaire ne compte pas. Et du moment que la politique de Bush n’affecte pas négativement l’Américain moyen de façon trop flagrante, celui-ci ne se sent pas suffisamment menacé pour vouloir y changer quelque chose.
Laura : Aux États-Unis – et ailleurs dans le monde – même le peuple le plus oppressé et le plus injustement traité est facilement contrôlé par la peur et la crainte de perdre le confort matériel auquel il a accès : divertissements, sports, jeux, etc. Même l’échec du système éducatif, médical et des garanties sociales ne pousse pas les gens à réellement remettre la situation en question. Nous avons affaire – pour reprendre les termes d’Aldous Huxley – à une dictature scientifique : du pain et des jeux.
En bref, la plupart des Américains sont conscients de leur oppression et l’expriment dans les sondages, mais ceux qui sont au pouvoir ont réussi à les droguer avec une pléthore de distractions – la peur et le plaisir – suffisantes pour les garder sous contrôle.
Henry : Il y a la carotte et le bâton. Tant que les gens peuvent continuer à vivre dans l’illusion, ils le font. Quand l’illusion commence à se fissurer, alors le pouvoir actionne le bâton.
Laura : Les gens ont peur de faire des vagues par crainte de perdre ce qu’ils ont, de perdre leur tranquillité, de devoir faire des efforts pour résister. Après tout, cela leur prend tout leur temps de maintenir l’illusion, ils doivent trimer quotidiennement pour éviter qu’on leur reprenne leur 4×4, et ils veulent avoir du temps pour le match de football du samedi.
Henry : Ils s’imaginent aussi que de toute façon Bush n’a plus que quelques années devant lui. Le système s’auto-régulera. Le livre de Lobaczewski nous montre pourquoi cette façon de penser est extrêmement naïve. Le système qui est en place est un système pathologique qui est en désaccord profond avec la manière d’être ou la nature de la plupart des gens. Les gens de conscience sont dirigés par des gens sans conscience. Ce fait constitue l’injustice primordiale, et il est la base des autres maux de la société.
Laura : Ce système est resté secret pendant de nombreuses années parce qu’il y avait encore des gens de conscience qui se trouvaient à des postes élevés, mais avec le temps, ils ont tous été remplacés ou mis à l’écart d’une manière ou d’une autre, et maintenant la pathologie du système est à découvert, mais personne ne s’en soucie. Si vous regardez l’Histoire de ces cinquante dernières années, vous découvrirez que pratiquement tous les personnages publics qui sont morts tragiquement avaient une conscience, se souciaient du peuple, et avaient suffisamment d’influence pour causer des problèmes aux individus de type pathologique.
Henry : La seconde partie de votre question est très importante, parce que c’est cette idée que nous sommes tous plus ou moins pervers ou pathologiques, que nous avons tous une part d’ombre – selon les termes de Jung – qui sert de support majeur au système pathocratique et permet aux psychopathes de se cacher parmi la population générale. On nous a convaincus que nous n’étions tous que des animaux et que tout le monde était capable de devenir un Hitler, un Bush ou un Joseph Mengele (Dr Green), si les circonstances s’y prêtaient. Nous y croyons parce que dans notre vie nous avons tous fait des choses dont nous avons honte, pour lesquelles nous avons des remords. Nous connaissons ces pensées qui nous viennent dans des moments d’intense émotion, des pensées que nous ne voudrions pas que les autres connaissent ou entendent. Nous sentons que nous avons cette part d’ombre en nous, une part de nous-mêmes dont nous ne sommes pas fiers. Parce que nous ressentons ce sentiment de honte et de remords concernant cet aspect de nous-mêmes, nous projetons sur les autres cette capacité. Faire une telle projection revient à commettre l’erreur fatale.
Cela soulève deux questions. Premièrement, il existe une différence énorme entre quelqu’un qui, par exemple, dans le feu d’une dispute avec son partenaire, perd son self-control et abuse physiquement ou psychologiquement de cette personne et quelqu’un qui accomplit la même chose froidement, avec calcul et préméditation. Il s’agit dans les deux cas de mauvaises actions. Je n’essaie pas de minimiser les abus commis dans un moment d’émotion.Mais cette même personne, celle qui perd le contrôle momentanément, serait incapable de calculer et de planifier froidement cet acte. En son for intérieur, quelque chose reculerait face à cette idée. Chez le psychopathe, cette voix de la conscience n’existe pas. Les psychopathes sont capables de comploter le génocide d’un peuple,comme celui des Palestiniens ; les personnes de conscience n’en sont pas capables. Une personne peut être tuée dans le feu d’une dispute. Plusieurs milliers peuvent mourir en raison d’un froid calcul.
Laura : Une manière de comprendre cela est de considérer les études qui montrent que chez les psychopathes, non seulement les taux de crimes violents sont plus élevés, mais aussi que les types de crimes violents qu’ils commettent diffèrent de ceux qui sont commis par les non-psychopathes. Une étude a montré que deux tiers des victimes de psychopathes étaient des hommes étrangers [à la famille – NdT] tandis que deux tiers des victimes de non-psychopathes étaient des membres de la famille féminins ou des connaissances féminines – des crimes passionnels. Les gens normaux peuvent commettre des actes de violence quand ils sont en état d’extrême bouleversement émotionnel, mais les psychopathes choisissent avec sang-froid leurs victimes dans un but de vengeance ou de punition, ou pour atteindre quelques objectifs. C’est à dire que la violence psychopathique est instrumentale, un moyen d’arriver à ses fins – elle est prédatrice.
Henry : Deuxièmement, dans une société dominée par « les valeurs pathologiques« , si on peut utiliser cette expression, l’existence d’un petit groupe de gens sans conscience promouvant une culture de la cupidité et de l’égoïsme crée un environnement au sein duquel ce qui est pathologique devient la norme.
Dans une société (comme les États-Unis aujourd’hui), où le président peut mentir en toute impunité sur des questions de vie ou de mort, un environnement pathologique est créé, au sein duquel le mensonge devient acceptable. La violence est acceptable. La cupidité est acceptable. Cela fait partie intégrante de l’idéologie du Rêve américain : tout le monde peut réussir, peu importe ceux à qui vous devrez faire du mal pour y arriver. Et c’est par les actes qu’ils doivent commettre pour réellement réussir que les germes de la pathologie sont semés. Dans cet environnement, les gens de conscience qui sont faibles et influençables endossent les caractéristiques du type pathologique afin de survivre et de réussir. Ils voient que leurs dirigeants mentent et trichent, et ils en déduisent que s’ils veulent avancer, alors ils peuvent eux aussi mentir et tricher.
Laura : J’appelle cela la « Culture officielle« . Linda Mealey du Département de psychologie du College of St. Benedict à St Joseph dans le Minnesota suggère qu’une société fondée sur la compétition – le capitalisme, par exemple – est une société où la psychopathie est adaptative et à des chances de s’accroître. La psychopathie est une stratégie de vie adaptative qui réussit extrêmement bien dans la société américaine, et qui a donc augmenté au sein de la population. En outre, conséquence d’une société adaptative à la psychopathie, de nombreux individus qui NE sont PAS des psychopathes génétiques se sont adaptés de façon similaire, devenant des psychopathes « dans les faits« , ou « sociopathes secondaires« . Autrement dit, dans un monde de psychopathes, ceux qui ne sont pas des psychopathes génétiques sont induits à se comporter comme des psychopathes, simplement pour survivre. Quand les règles sont établies de manière à rendre une société « adaptative » à la psychopathie, elle fait de chacun un psychopathe potentiel.
Henry : Si cette influence pathologique était retirée de la société, en mettant les psychopathes en quarantaine, en éduquant les gens de conscience aux symptômes de la pathologie, à ce qu’il faut considérer et à la façon de gérer la manipulation, en changeant les systèmes créés par les psychopathes, si, au moyen de telles méthodes, nous étions capables de supprimer cette influence ponérogénique, alors l’autre pôle, celui de la conscience, serait le plus influent des deux, et les gens tendraient vers l’altruisme et la vérité plutôt que vers l’égoïsme et les mensonges. Si nous étions capables de supprimer l’influence pathologique, nous découvririons peut-être que nos conceptions de la « nature humaine » sont erronées et mal évaluées, parce que nous acceptons en tant qu' »humains » ceux qui sont génétiquement sans conscience. Supprimez-les, eux et leurs actions, de l’ensemble des données, supprimez leur influence sur la société dans son ensemble, et les qualités supérieures de la nature humaine douée de conscience pourraient trouver des moyens d’expression que nous n’aurions jamais imaginés possibles.
Silvia Cattori : Comment peut-on discerner les psychopathes des gens sains ? Pouvez-vous nous faire le portrait du véritable psychopathe ? Pouvez-vous nous donner des exemples permettant de faire le lien avec quelque chose de plus général ? Quelles sont les facultés qui leur font défaut ?
Laura : Le portrait le plus simple, le plus clair et le plus vrai du psychopathe est donné dans les titres de trois riches ouvrages sur le sujet dont l’un s’intitule Without Conscience [3].
Un psychopathe, c’est exactement cela : une personne sans conscience.
La chose la plus importante à retenir est qu’il se dissimule sous un masque de normalité qui est souvent si convaincant que même les experts sont trompés et, en conséquence, ces psychopathes deviennent « les Serpents en costume cravate » qui contrôlent notre monde. C’est la réponse en bref.
Henry : La culture populaire voit les psychopathes comme des personnages tels Hannibal Lecter, héros du « Silence des agneaux« , c’est à dire des tueurs en série. Cependant, bien qu’un certain nombre de psychopathes soient des criminels et aient eu affaire à la justice et que certains soient en fait des tueurs en série, un grand nombre d’entre eux n’ont jamais d’ennui avec la justice. Ce sont les plus intelligents, et aussi les plus dangereux parce qu’ils ont trouvé des moyens d’utiliser le système à leur avantage.
Un grand nombre de traits caractérisent les psychopathes : l’un des plus évidents est l’absence totale de conscience. Tout sens de remords ou d’empathie envers les autres est absent chez eux. Ils peuvent être extrêmement charmants et sont experts pour charmer et hypnotiser leur proie par la parole. Ils sont également irresponsables. Rien n’est jamais leur faute ; quelqu’un d’autre ou le monde en général est toujours à blâmer pour tous leurs « problèmes » ou leurs erreurs.
Martha Stout, dans son livre The Sociopath next door [Le sociopathe d’à côté – NdT], identifie ce qu’elle appelle le stratagème de la pitié. Les psychopathes utilisent la pitié pour manipuler les autres. Ils vous convainquent de leur donner encore une chance, et de ne parler à personne de ce qu’ils ont fait. Ainsi, un autre trait – l’un des plus importants – est leur capacité à contrôler le flux d’information.
Ils sont également incapables d’éprouver des émotions profondes. En fait, quand Robert Hare – un psychologue canadien qui passa sa carrière à étudier la psychopathie – fit passer des scanners cérébraux à des psychopathes tout en leur présentant deux séries de mots : une série de mots neutres sans association émotionnelle, et une série composée de mots chargés émotionnellement, alors que différentes zones du cerveau s’activèrent dans le groupe test des non-psychopathes, dans celui des psychopathes, les deux séries furent traitées par la même zone du cerveau, celle qui traite le langage. Ils n’eurent pas de réaction émotionnelle instantanée.
Toute notre vie émotionnelle est un mystère pour eux, et en même temps, elle leur fournit un outil formidable pour nous manipuler. Pensez à ces moments où nous sommes profondément affectés par nos émotions, et à quel point notre capacité à réfléchir s’en trouve affaiblie.
Maintenant, imaginez que vous êtes capable de feindre une telle émotion, tout en restant calme et calculateur, tandis que la personne avec laquelle vous échangez est véritablement prise dans un tourbillon émotionnel. Vous pourriez avoir recours aux larmes ou aux cris pour obtenir ce que vous voulez, tandis que votre victime serait poussée au désespoir par les émotions qu’elle vivrait.
Il semble aussi qu’ils n’aient pas de réelle conception du passé ou du futur, vivant entièrement pour leurs besoins et désirs immédiats. En raison de la stérilité de leur vie intérieure, ils recherchent souvent de nouveaux frissons, depuis le sentiment de puissance ressenti en manipulant les autres jusqu’à l’engagement dans des activités illégales pour la simple poussée d’adrénaline qu’elles procurent.
Un autre trait du psychopathe est ce que Lobaczewski définit comme leur « connaissance psychologique spéciale » des gens normaux. Ils nous ont étudiés. Ils nous connaissent mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes (Science Sociales et Eugénisme). Ils sont experts dans l’art de toucher nos points sensibles, d’utiliser nos émotions contre nous. Mais en plus, ils semblent même avoir une sorte de pouvoir hypnotique sur nous. Quand nous commençons à être pris dans la toile d’un psychopathe, nos facultés de réflexion se détériorent, se troublent. On dirait qu’ils nous jettent un sort.
Ce n’est que plus tard, une fois que nous ne sommes plus en leur présence, fascinés par eux, que la clarté de pensée réapparaît, et nous restons là à nous demander comment nous avons pu être incapables de réagir ou de nous opposer à leurs actes. De nombreux livres écrits en anglais sur la psychopathie mentionnent les psychopathes en tant que groupe qui partage un ensemble de traits communs. L’échelle la plus largement utilisée pour mesurer la psychopathie a été développée par le Dr Hare. Il s’agit du PCL-R [4].
Il énumère vingt traits que l’on peut trouver dans cette personnalité. Si le trait se manifeste quelquefois, on lui donne 1 ; si le trait domine la personnalité, on lui donne 2. Le total maximum est de 40. Les gens qui ont plus de 30 sur l’échelle PCL-R sont considérés comme des psychopathes.
Mais Lobaczewski est allé plus loin en donnant une taxonomie des différents types de psychopathes et autres types pathologiques, et en montrant la façon dont leurs déviances œuvrent de concert pour former un système pathologique. Il a révélé certains travaux réalisés par des psychologues en Europe, travaux qui avaient été perdus au cours de la période communiste.
Laura : Le diagnostic est une question litigieuse qui fait l’objet d’une controverse [5].
Lobaczewski mentionne le fait qu’en Allemagne nazie et en Russie stalinienne, les sciences psychologiques furent cooptées pour soutenir les régimes totalitaires, et que cela fut accompli par des psychopathes au pouvoir qui entreprirent ensuite de détruire toute possibilité de diffuser largement des informations précises sur la condition [psychopathique – NdT].
Il fait remarquer que tout régime constitué principalement de déviants pathologiques ne peut permettre à la psychologie de se développer et de s’épanouir librement, parce que le régime lui-même serait alors diagnostiqué comme pathologique, ce qui révélerait « l’homme derrière le rideau« .
En se fondant sur des observations de première main du phénomène en question, Lobaczewski déclare que la répression du savoir est entreprise de façon typiquement psychopathique : à couvert et derrière un « masque de santé mentale ». Pour être capable de contrôler les sciences psychologiques, on doit savoir ou être capable de sentir ce qui se passe et quels domaines de la psychopathologie sont les plus dangereux. Un régime politique pathologique localise les individus psychopathes œuvrant dans ce domaine (habituellement de très médiocres scientifiques), facilite leurs études universitaires et leurs diplômes ainsi que l’obtention de postes-clés avec un pouvoir d’encadrement des organisations scientifiques et culturelles. Ils sont alors en position d’écraser les personnes plus douées – étant motivés aussi bien par leur propre intérêt que par cette jalousie typique qui caractérise l’attitude du psychopathe envers les gens normaux. Ce sont eux qui surveillent les articles scientifiques pour leur « propre idéologie« et qui font tout pour s’assurer qu’un bon spécialiste se verra refuser la documentation scientifique dont il aura besoin.
Le fait est qu’au cours de ces cinquante dernières années, le concept de psychopathie a été fortement rétréci, et se réfère maintenant à un trouble de la personnalité spécifique, bien qu’il y ait eu des tentatives de supprimer entièrement la classification, en la remplaçant par le « trouble de la personnalité antisociale« , qui peut comprendre une grande variété de comportements sans nécessairement exiger le diagnostic clinique de psychopathie. Robert Hare souligne à quel point il est crucial de comprendre que la psychopathie n’est pas synonyme de criminalité ou de violence ; tous les psychopathes ne s’engagent pas dans des comportements violents ou criminels. En même temps, les personnes violentes ou criminelles ne sont pas toutes des psychopathes.

Selon Robert Hare, Cleckley, Lobaczewski et beaucoup d’autres experts en psychopathie, un diagnostic de psychopathie ne peut se baser sur des symptômes comportementaux visibles à l’exclusion des symptômes interpersonnels et affectifs, parce qu’une telle procédure transforme en psychopathes de nombreuses personnes qui sont simplement blessées par la vie ou la société, et permet aux vrais psychopathes qui arborent un « masque de santé mentale » bien construit d’échapper au dépistage. D’après une documentation de plus en plus conséquente, beaucoup (ou la plupart) des psychopathes grandissent dans des familles aisées et stables, et deviennent des criminels en col blanc qui, à cause de leur argent et de leur position, ne subissent jamais la révélation publique de leurs comportements destructeurs privés, et échappent constamment au système judiciaire.
Venons-en maintenant au diagnostic et/ou au dépistage en particulier : il existe un certain nombre de théories sur l’étiologie de la psychopathie : par exemple la psychopathie en tant que stratégie adaptative ou variante de la personnalité normale, ou encore dysfonctionnement du cerveau, trouble de l’attachement ou expression d’une pathologie dans la petite enfance, trouble d’apprentissage, etc. Très peu de preuves empiriques soutiennent l’idée que le vrai psychopathe est le résultat d’une enfance maltraitée, par contre de nombreuses preuves empiriques soutiennent une cause génétique. Le modèle neurobiologique nous donne l’espoir de détecter même le psychopathe le plus retors.
Comme Henry l’a mentionné, une étude portant sur les temps de réaction à divers mots – émotionnels, neutres, pseudo mots – a montré que les potentiels évoqués (ERP [6]) en tâches de décision lexicale [7] chez des non-criminels indiquaient que les réponses aux mots positifs et négatifs étaient plus précises et plus rapides que les réponses aux mots neutres. Dans les cerveaux de ces sujets, les sites centraux et pariétaux indiquaient des composants ERP rapides précoces et tardifs par rapport aux mots émotionnels. On en déduit que les composants tardifs d’ERP indiquaient un traitement continu du mot.
Dans la même étude, les criminels non-psychopathes montraient également une sensibilité aux mots émotionnellement chargés. Les psychopathes, quant àeux, ne montraient aucun temps de réaction ou différence d’ERP entre les mots neutres et émotionnels. En outre, la morphologie de leurs ERPs présentait une différence saisissante par rapport à celle des non-psychopathes. Le composant tardif d’ERP qui était long et étendu chez les non-psychopathes était petit et bref chez les psychopathes. On pense que cela reflète le fait que les psychopathes prennent des décisions lexicales et traitent l’information de façon superficielle. Cela est confirmé par des études récentes d’imagerie cérébrale qui montrent que les psychopathes abusant de substances toxiques ont moins d’activité cérébrale durant la réalisation d’une tâche de décision lexicale que les non-psychopathes abusant des mêmes substances.
Hare et d’autres ont aussi découvert que les anomalies ERP des psychopathes ne s’arrêtaient pas au langage affectif mais incluaient aussi le langage abstrait. Une autre découverte curieuse notée dans deux études distinctes fut une onde négative exceptionnellement grande qui balayait les zones frontales du cerveau. Une interprétation possible est que cela reflète une profonde anomalie de traitement cognitif et affectif.
D’autres études récentes donnent des résultats et des conclusions similaires : à savoir que les psychopathes ont de grandes difficultés à traiter les éléments affectifs (émotionnels) à la fois verbaux et non-verbaux, qu’ils ont tendance à confondre la signification émotionnelle des événements, et le plus important, que ces déficits apparaissent dans les scanners du cerveau. Les psychopathes ont une distribution inter-hémisphérique inhabituelle des ressources de traitement, des difficultés à apprécier le sens subtil et les nuances du langage – comme les proverbes, les métaphores, etc. -, ont une faible capacité de discrimination olfactive, vraisemblablement en raison d’un dysfonctionnement orbito-frontal, et pourraient être affectés par ce qui ressemble à une forme subclinique de trouble de la pensée caractérisée par un manque de cohésion et de cohérence dans le langage. Aucun autre modèle de psychopathie ne peut expliquer toutes ces anomalies cognitives et affectives, qui peuvent être détectées par des scanners du cerveau.
Le dernier point : nous travaillons sur le problème du trouble de la pensée, et tentons d’établir des règles générales afin que la personne lambda puisse réaliser ses propres estimations personnelles après avoir effectué des tests secrets au cours de discussions avec une personne qu’elle soupçonnerait de tromperie ou de manipulation (pour diverses raisons).
Mais il s’agit d’une question sensible. Comme Lobaczewski le fait remarquer, si un psychopathe se considère lui-même comme normal, ce qui bien sûr est considérablement plus facile s’il est en position d’autorité, alors il considérera une personne normale comme différente, et donc anormale.
Les actions et réactions d’une personne normale, ses idées et critères moraux, étonnent le psychopathe, qui les voit comme anormaux. Quelqu’un de normal étonnera le psychopathe par sa naïveté, il considérera cette personne comme partisane de théories incompréhensibles sur l’amour, l’honneur et la conscience ; il ne sera pas loin de la traiter de « cinglé« . Cela explique pourquoi les gouvernements pathologiques ont toujours considéré les dissidents comme étant « mentalement anormaux« .
Le système judiciaire n’est pas fait pour gérer ce problème, car, évidemment, ce système est souvent la création d’individus pathologiques – ou du moins, ce sont eux qui l’administrent. Une législation bien pensée exigerait d’examiner scientifiquement les individus qui prétendent de façon trop insistante ou spécieuse que quelqu’un d’autre est psychologiquement anormal.
D’autre part, tout système social (ou tout dirigeant) pathologique au sein duquel la psychiatrie est utilisée pour des raisons politiques présente des problèmes supplémentaires. Toute personne se rebellant contre un système gouvernemental qui le choque par son étrangeté et son immoralité, peut facilement être désigné par les représentants dudit gouvernement comme un individu « mentalement anormal« , quelqu’un qui a un » trouble de la personnalité « et qui devrait subir un traitement psychiatrique ; et les représentants de ce gouvernement ont de nombreux moyens à leur disposition pour prendre le contrôle de la procédure d’examen. Ils peuvent faire appel à un psychiatre scientifiquement et moralement dégénéré pour accomplir cette tâche.
Il s’agit donc d’une question épineuse.
Silvia Cattori : Pouvez-vous citer certains types identifiés par M. LOBACZEWSKI ?
Henry : Comme la plupart des chercheurs, il opère une distinction initiale entre les déviances héréditaires et les déviances acquises, c’est-à-dire entre ceux qui sont nés pathologiques et ceux qui deviennent pathologiques à cause de blessures des tissus cérébraux ou de traumatismes dans leur enfance. Une blessure du tissu cérébral peut laisser des cicatrices qui changent ensuite la capacité de l’individu à percevoir et à ressentir. Ces zones du cerveau destinées à gérer ces fonctions ne peuvent le faire, et donc les données sont déviées vers d’autres zones normalement destinées à d’autres tâches.
Lobaczewski nomme caractéropathes les individus dont le caractère se développe de manière déformée à cause de blessures ou de traumatismes. Il donne ensuite la liste des différentes formes de caractéropathies : le caractéropathe paranoïde (il cite Lenine comme exemple) ; la caractéropathie frontale, une déviance due à des blessures dans les zones frontales du cortex cérébral (Staline est un exemple de ce type) ; la caractéropathie induite par des substances (médicaments et drogues), causée par l’usage de produits qui endommagent le système nerveux central. Enfin, il cite les caractéropathies induites par les agents pathogènes (les maladies) (il suggère la possibilité que Franklin D. Roosevelt ait souffert de ce trouble), ainsi que certains personnages épileptiques (il cite César et Napoléon).
Les troubles héréditaires sont : la schizoïdie ou psychopathie schizoïdique, la psychopathie essentielle, la psychopathie asthénique, la psychopathie anankastique, hystérique et skirtoïde, et les individus qu’il qualifie de « chacals », c’est-à-dire ceux qui finissent comme tueurs à gages ou mercenaires. Lobaczewski conjecture que ce dernier type est un mélange des autres types. Pour donner une idée, je vais juste évoquer deux types.
La psychopathie schizoïde est une déviance qui engendre des personnes hypersensibles et méfiantes qui ne tiennent aucun compte des sentiments des autres. Elles sont attirées par les idées grandiloquentes, mais leur nature psychologique appauvrie limite gravement leurs perceptions et transforment leurs soi-disant « bonnes intentions » en influences favorisant le mal. Leur idée de la nature humaine finit par pervertir leurs tentatives.
Comme le dit Lobaczewski, l’expression typique de leur attitude envers l’humanité se retrouve dans ce qu’il appelle la « déclaration schizoïdique » : « La nature humaine est si mauvaise que dans la société humaine, l’ordre ne peut être maintenu que par un pouvoir fort créé par des individus hautement qualifiés au nom d’une idée supérieure« . Combien de mouvements contemporains, du fascisme au communisme en passant par le néo-conservatisme, sont fondés sur cette idée ! On pourrait facilement imaginer que cette déclaration vient de Leo Strauss, par exemple.
Les psychopathes essentiels sont ceux qui se rapprochent le plus de l’idée de la psychopathie examinée par Cleckley, Hare, Balbiak et d’autres. Lobaczewski fait cette remarque effrayante : « Ils apprennent à se reconnaître dans une foule dès l’enfance, et ils développent la conscience de l’existence d’autres individus similaires à eux. Ils prennent également conscience de leur différence par rapport au monde des personnes qui les entourent. Ils nous voient avec un certain recul, comme une variété para spécifique« .
Pensez aux implications de cette déclaration : Ils sont, dans une certaine mesure, conscients d’appartenir à un groupe, et ce, même depuis l’enfance ! Reconnaissant leur différence fondamentale par rapport au reste de l’humanité, leur allégeance serait envers ceux de leur espèce, c’est-à-dire les autres psychopathes.
Lobaczewski fait remarquer que, dans toute société, les individus psychopathiques créent souvent un réseau actif de collusions communes, séparé dans une certaine mesure de la communauté des gens « normaux« . Ils sont conscients d’être différents. Leur monde est éternellement divisé selon le mode « eux et nous » ; leur monde avec ses propres lois et coutumes, et l’autre « monde étranger » des gens « normaux » qu’ils considèrent comme rempli d’idées et de coutumes présomptueuses sur la vérité, l’honneur et la décence, à la lumière desquels ils se savent moralement condamnés.
Leur propre sens déformé de l’honneur les pousse à tromper et à injurier les non-psychopathes et leurs valeurs (les valeurs remplace la morale). En contradiction avec les idéaux des gens normaux, les psychopathes ressentent comme un comportement normal le fait de rompre les promesses et les accords. Non seulement ils convoitent les biens et le pouvoir et les revendiquent comme un droit, simplement parce qu’ils (les psychopathes) existent et qu’ils peuvent se les approprier, mais ils prennent aussi un plaisir particulier à spolier autrui et usurper leurs biens ; ce qu’ils peuvent plagier, escroquer et extorquer sont des fruits bien plus savoureux que ceux qu’ils peuvent récolter par un travail honnête. Ils réalisent aussi très tôt à quel point leurs personnalités peuvent avoir des conséquences traumatisantes sur les personnalités des non-psychopathes, et apprennent comment tirer avantage de cette source de terreur afin d’atteindre leurs objectifs.
À présent imaginez à quel point les êtres humains qui sont totalement ignorants du sujet pourraient être abusés et manipulés par ces individus s’ils étaient au pouvoir dans différents pays, feignant d’être loyaux envers les populations locales tout en insistant sur les différences physiques évidentes et facilement discernables entre groupes (telles que la race, la couleur de peau, la religion, etc.). Les humains psychologiquement normaux seraient dressés les uns contre les autres sur la base de différences insignifiantes tandis que les déviants au pouvoir, dont la différence fondamentale par rapport au reste d’entre nous est l’absence de conscience, l’incapacité à éprouver des sentiments pour un autre être humain, récolteraient les bénéfices et tireraient les ficelles.
Je pense que cela décrit de façon assez juste la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Silvia
Cattori : Pouvez-vous donner des exemples à même de nous aider à comprendre le problème de manière plus générale ?
Henry : A. Lobaczewski nous offre une analyse de la manière dont les différents types de psychopathes travaillent de concert pour former un système au sein duquel les personnes cliniquement pathologiques détiennent les clés du pouvoir et dirigent les gens psychologiquement normaux.
Au début du livre, Lobaczewski décrit ses expériences à l’université, où il rencontra le phénomène pour la première fois. Il se rendit à la bibliothèque pour emprunter quelques livres traitant de la psychopathie et découvrit avec étonnement qu’on les avait tous retirés ! Ce fait démontre qu’ils sont conscients de leur différence, au moins certains d’entre eux, et dans le cas de la Pologne sous le communisme, ces individus conscients de leur différence étaient suffisamment haut placés et avaient suffisamment de pouvoir pour faire retirer les livres de la bibliothèque universitaire. Laura nous a dit que ce passage lui avait fait dresser les cheveux sur la tête ! Les implications de ce fait sont d’une portée considérable pour la compréhension de notre monde, de la façon dont il en est arrivé là, et de ce qu’il nous faut faire pour le changer.
Mais voici quelques exemples de comportement psychopathique rapportés par d’autres auteurs : Une mère joue à cache-cache avec sa fille de 4 ans. Elle tient un grand couteau de cuisine dans la main. Elle dit à sa fille : « je vais compter jusqu’à cent, et si je te trouve, alors je te couperai les pouces« . La petite fille, terrifiée, se cache dans son placard, et la mère – qui sait que c’est probablement l’endroit où elle se cache – la laisse là, terrifiée, effrayée, traumatisée, jusqu’à la fin du jeu. Quand la mère ouvre la porte, elle se penche sur sa fille et entaille la peau d’un de ses pouces.
Une famille a deux fils. L’un d’eux se suicide avec un fusil de chasse. Le Noël suivant, les parents offrent ce même fusil à leur autre fils comme cadeau de Noël. Quand on leur demande pourquoi, ils répondent : « C’était une arme excellente« .
Comment un tel comportement peut-il être compatible avec un système de croyance qui nous dit que nous avons tous une étincelle divine en nous, ou que tout le monde a une conscience ? Pouvez-vous imaginer faire de telles choses à vos propres enfants ?
Notre système de morale ne nous donne aucun moyen de traiter cette maladie. Elle doit être comprise pour ce qu’elle est. Ces personnes ne peuvent être « soignées ».
Imaginez ce même individu au pouvoir, et vous serez en mesure d’expliquer des scandales comme celui d’Enron. Hare rapporte des cas de psychopathes qui s’en prennent aux personnes âgées. Imaginons qu’une personne âgée ait été escroquée des économies de toute une vie – manifestement par un psychopathe. Un autre psychopathe contactera la victime, se faisant passer pour un avocat qui, moyennant finance, pourra récupérer son argent. La victime empruntera alors de l’argent à un ami ou un proche et le perdra au profit de l’avocat marron.
Laura : Un des facteurs principaux à prendre en compte dans la façon dont une société peut être accaparée par un groupe de déviants pathologiques est que la seule limitation est celle de la participation d’individus prédisposés au sein de cette société. Pour les déviants les plus actifs, Lobaczewski donne le chiffre approximatif de 6% en moyenne sur une population donnée. Bien sûr, ce chiffre varie selon les pays, en fonction de nombreuses variables. La société occidentale offre un large choix d’individus prédisposés.
Le psychopathe essentiel est au centre de la toile. Les autres psychopathies et caractéropathies décrites par Lobaczewski et d’autres forment le second niveau du Système de Contrôle Pathologique, et il est important de noter qu’ils sont bien plus nombreux que les psychopathes essentiels. Ainsi, ce groupe représente-t-il environ 6% d’une population donnée.
Le niveau suivant d’un tel système est composé d’individus qui sont nés normaux, mais qui sont déjà déformés par une exposition à long terme à des éléments psychopathiques via les influences familiales ou sociales, ou qui, par quelque faiblesse psychique, ont choisi de satisfaire aux exigences de la psychopathie pour leurs propres buts égocentriques. En termes de chiffres, selon Lobaczewski, ce groupe représente environ 12% d’une population donnée dans des conditions normales ; il est difficile, comme le fait remarquer Lobaczewski, de tracer une frontière précise entre ces derniers types et les déviants génétiques sans l’apport d’une science authentique et non psychopathique. À l’heure actuelle, les distinctions ne peuvent être que descriptives.
Il se trouve donc que 18% d’une population donnée oeuvrent activement à la création et à la domination d’une pathocratie (ou font des tentatives qui vont dans ce sens). Le groupe de 6% constitue la noblesse pathocratique, et le groupe de 12% forme la nouvelle bourgeoisie, dont la situation économique est des plus avantageuses. Une fois établi, le système psychopathique élitiste ronge tout l’organisme social, gâchant les compétences et pouvoirs de celui-ci.
Une fois qu’une pathocratie a été établie, elle suit un certain chemin et possède certains pouvoirs « attractifs ». Dans une pathocratie, le système socio-économique émane de la structure sociale créée par le système du pouvoir politique, qui est un produit de la vision du monde élitiste propre aux déviants pathologiques. Ainsi, on peut dire que la pathocratie ressemble à un processus de maladie macrosociale créé par des agents pathogènes humains, et elle peut en venir à affecter une nation entière à un degré équivalent à un cancer qui diffuse ses métastases. La maladie macrosociale de la pathocratie suit exactement le même modèle que le cancer qui évolue dans un organisme en suivant un processus pathodynamique caractéristique.
Il est impossible de comprendre un tel phénomène pathologique en utilisant les méthodes des gens « normaux » qui ne prennent pas en compte les processus de pensée déviants des agents pathogènes humains. On pourrait certainement dire que le monde entier est gouverné par une « pathocratie cachée » (ou cryptopathocratie) depuis très longtemps. De nombreux chercheurs suggèrent qu’il y a toujours eu un » gouvernement secret » opérationnel même si le gouvernement « officiel » n’est techniquement pas une pathocratie. On peut suggérer que les psychopathes sont techniquement TOUJOURS en coulisse, même au cours des cycles historiques qui ne sont PAS des pathocraties (c’est à dire les « bonnes périodes » que Lobaczewski décrit comme la fondation d’un cycle hystéroïde qui ouvre la porte à une pathocratie à découvert).
Si nous utilisons le terme pathocratie à la place de « loi du gouvernement secret« , alors toute l’Histoire devient une « pathocratie » et le mot perd son sens, il est donc important de noter que le terme « pathocratie » est le phénomène spécifique représentant une conséquence de l’hédonisme des bonnes périodes, et qu’elle est caractérisée par 100% de psychopathes essentiels exerçant ouvertement des fonctions de commandement, comme c’est arrivé en Allemagne nazie, en Russie communiste et en Europe de l’Est. Et, dois-je ajouter, comme cela se produit actuellement.
On ne peut réellement qualifier les questions auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, qui ont trait aux « politiques« , en utilisant les termes usuels des idéologies politiques, car, comme nous l’avons souligné plus haut, les déviants pathologiques opèrent sous un masque, en utilisant la tromperie et autres tactiques de manipulation psychologiques qu’ils pratiquent avec une grande ingéniosité.
Si nous pensons ou croyons qu’un groupe politique portant tel ou tel nom est hétérogène eu égard à sa vraie nature, nous ne serons pas capables d’identifier les causes et propriétés de la maladie. N’importe quelle idéologie sera utilisée pour dissimuler les caractéristiques pathologiques aux experts comme aux gens ordinaires.
Ainsi, tenter de se référer à ceci ou cela comme étant de « gauche » ou de « droite » ou « socialiste« , « démocratique« , « communiste« , « démocrate » ou « républicain« , etc., ne nous aidera jamais à comprendre l’auto-reproduction pathologique et ses influences externes expansionnistes. Comme le dit Lobaczewski, » Ignota nulla curatio morbi [8] « !
Aucun mouvement ne réussira jamais s’il ne tient pas compte de la psychopathie et de la ponérologie !
Silvia Cattori : Les pervers seraient donc ceux qui face aux problèmes qu’ils ont créés disent : « C’est la faute des autres. Je n’ai rien à y voir » ?
Henry : Exactement. Un exemple qui vient à l’esprit est celui du psychopathe cité par Hare qui tua ses parents et qui ensuite implora la compassion parce qu’il était orphelin !
Rien n’est jamais leur faute. Ils ne sont jamais responsables de quoi que ce soit.
Laura : J’aimerais expliquer un peu plus ce phénomène. Le psychopathe est un individu qui divise le monde en blanc et noir, bien et mal, et cette division est très rigide. La structure psychopathique est organisée autour d’une structure très simple : « c’est agréable : c’est bien / c’est désagréable : c’est mal« .
Mais ce n’est pas parce que cette structure est rigide qu’elle est rationnelle ou stable ! Les choses sont bonnes ou mauvaises, mais ce qui est bon ou mauvais dépend des circonstances immédiates,c’est-à-dire de ce que le psychopathe veut à ce moment-là. Mais il ne s’agit pas d’un « mécanisme de défense » ; c’est juste que, pour le psychopathe, la réalité à prendre en compte est centrée sur ce qui lui « est agréable » sans tenir compte des autres êtres humains, excepté en tant qu’objets qui peuvent satisfaire ses besoins. On pourrait presque dire que la structure psychologique du psychopathe est équivalente à celle d’un nouveau-né, et elle ne se développe jamais, ne grandit jamais.
Un nouveau-né n’a pas de soi interne, hormis en tant que centre d’un réseau d’entrées et de sorties neurologiques qui recherchent le plaisir et rejettent l’inconfort. Bien sûr, chez un psychopathe adulte, des circuits neurologiques hautement développés ont évolué au cours du processus d’apprentissage des meilleures méthodes pour obtenir satisfaction de ses besoins et demandes.
Sous l’influence de cette structure interne, le psychopathe n’est pas capable d’apprécier les désirs ou besoins des autres êtres humains et les nuances subtiles d’une situation, ou de tolérer l’ambiguïté. Toute la réalité extérieure est filtrée via – ou rendue conforme à – cette structure interne primitive.
Quand le psychopathe est frustré, il semble ressentir que tout dans le monde « extérieur » est contre lui et qu’il est bon, qu’il souffre sans mesure et recherche seulement l’idéal d’amour, de paix, de sécurité, de beauté, de chaleur et de réconfort. C’est à dire que quand un psychopathe est confronté à quelque chose de déplaisant ou de menaçant, ceci (personne, idée, groupe, ou quoi que ce soit) est placé dans la catégorie « totalement mauvais » parce qu’évidemment, si le psychopathe ne l’aime pas, ça ne peut pas être bon !
Maintenant, venons-en au pire : quand les preuves démontrant qu’un choix ou qu’un acte du psychopathe a créé un problème ou a empiré une situation s’accumulent, cela aussi doit être nié comme quelque chose faisant partie du soi et projeté comme quelque chose venant « de l’extérieur« .
Cela signifie que tout ce qui est défini comme « mauvais » est projeté sur quelqu’un ou quelque chose d’autre, parce que la structure interne du psychopathe n’admet aucun tort, aucun mal, aucune erreur. Et gardez à l’esprit qu’ils ne fonctionnent pas comme cela par choix, mais parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Ils sont faits ainsi. Ils sont comme le chat qui prend plaisir à torturer une souris avant de la manger. C’est exactement ce qu’ils font.
Les psychopathes sont des maîtres de l’Identification Projective. C’est à dire qu’ils projettent sur les autres tout ce qui est mauvais (souvenons-nous que « mauvais » change en fonction de l’objectif du psychopathe), ils tentent de manière manipulatrice d’induire chez les autres personnes ce qu’ils projettent. Et ils cherchent à contrôler les personnes qu’ils perçoivent comme manifestant ces « mauvaises » caractéristiques.
De cette manière, le psychopathe prend du plaisir et sent qu’il « contrôle la situation« .
Gardez à l’esprit que ce que le psychopathe considère comme bon n’a rien à voir avec la vérité, l’honneur, la décence, la considération pour les autres, ou avec tout ce que désire le psychopathe à un moment donné. De cette manière, toute violation du droit des autres, tout acte répugnant et malveillant peut être commis par un psychopathe et il dormira comme un bébé (littéralement) la nuit parce qu’il n’a rien fait de mal !
George Bush et les néo-conservateurs peuvent détruire l’Irak et appeler ça « instauration de la démocratie« , cela ne leur pose vraiment aucun problème. Les psychopathes israéliens peuvent usurper la Palestine, massacrer les Palestiniens, justifier ces actes par la Bible et s’en trouver bien. Bien sûr, quand ils sont en train de mentir, ils le savent, mais dans leur for intérieur, ils croient que le véritable bien est ce qui leur procure du plaisir et les fait se sentir en sécurité dans ce monde. Et ils savent que des êtres comme eux seront moralement condamnés et attaqués par la majorité des autres êtres humains s’ils ne dissimulent pas sous un masque de justification solennelle leurs impulsions à satisfaire leurs désirs.
Silvia Cattori : Cela suggère-t-il que ces « pathocrates » modernes, opérant au sein de ce qu’on appelle aujourd’hui la « société de l’information » ne sont guère différents des partisans d’Hitler hier ? Même, seraient-ils encore plus dangereux aujourd’hui, parce qu’ils auraient des outils plus sophistiqués et seraient à même d’utiliser les divers moyens de communication d’une manière plus consciente ?
Laura : Cela résume très bien la situation.
Henry : Le système pathocratique, c’est-à-dire un gouvernement constitué de déviants psychologiques, produira des effets similaires qu’il soit dissimulé sous le masque du fascisme, du communisme ou du capitalisme. L’idéologie elle-même n’est pas importante. Elle sert simplement de couverture et de point de ralliement à un certain pourcentage de la population dont ils ont besoin comme base de soutien.
Ce groupe de soutien croit aux slogans et est incapable de voir derrière le masque. Un certain pourcentage d’entre eux interprètera les slogans idéologiques avec les yeux de la conscience et croira que le but est d’améliorer notre sort. En conséquence, nous entendons des slogans sur la fraternité de l’homme, ou celle des exploités, des expressions creuses sur la justice et la liberté, l’apport de la démocratie en Irak, etc., tandis que la réalité est impuissance, division et asservissement. À mesure que certains individus qui soutiennent l’idéologie en viennent à voir le gouffre entre les idéaux et les actions des chefs du parti, certains s’en vont et sont remplacés par d’autres.
Dans le monde d’aujourd’hui où l’information est contrôlée par un petit nombre d’agences de presse, et où ces agences ont beaucoup de points communs avec les gouvernements pathologiques, un plus grand nombre de gens peuvent être influencés et infectés par le processus de pensée pathologique. Un exemple est la célèbre remarque que fit Madeleine Albright en 1996, quand on l’interrogea sur les cinq cent mille morts en Iraq – la plupart étant des enfants – conséquence de l’embargo. Elle répondit qu’elle pensait que « cela en valait la peine« , c’est-à-dire que ces morts étaient le prix nécessaire à payer pour écraser Saddam Hussein. Il s’agit incontestablement d’une logique pathologique, et pourtant combien d’Américains ont-ils entendu cette réponse et n’y ont pas réagi ? Quiconque n’a pas été scandalisé en entendant cette déclaration a été infecté par la pensée pathologique, a été ponérisé.
L’infection pathologique a déformé sa pensée.
Silvia Cattori : L’absence de conscience et l’insensibilité à la souffrance sont-elles ce qui distingue clairement les psychopathes des gens « normaux » ?
Henry : C’est probablement le point-clé que les gens doivent comprendre. Depuis des années, des artistes, des écrivains, des philosophes et d’autres tentent de comprendre pourquoi notre monde est une vallée de larmes perpétuelle. Ils ont tenté de trouver des explications moralistes. Lobaczewski consacre la première partie de son livre à une discussion sur la futilité de cette approche, suggérant à la place une approche scientifique fondée sur une compréhension du mal en tant que « maladie de société« , en tant qu’actes commis par des déviants pathologiques au sein d’une société.
Privés de la capacité à éprouver de l’empathie envers les autres, ces gens ne peuvent ressentir cette souffrance, pas plus qu’un chat ne ressent la souffrance d’une souris quand il joue avec elle avant de la tuer. Bush peut envoyer des milliers de soldats en Iraq ou en Afghanistan, où ils seront tués ou mutilés pour la vie, et où ils tueront des milliers de personnes et détruiront un pays entier, il peut autoriser la torture sur les prisonniers, peut soutenir les actions d’Israël dans les territoires occupés ou au Liban, mais aucune des souffrances qu’il cause n’est réelle pour lui. Chez ces personnes, il n’y a pas de structure mentale appropriée pour traiter ces émotions. Ils en sont physiologiquement incapables.
Laura : Ils n’ont pas le matériel mental requis pour faire fonctionner le programme d’empathie.
Henry : La seule souffrance que connaît le psychopathe, c’est quand on lui retire sa nourriture, et j’utilise le mot nourriture dans un sens symbolique : c’est à dire quand il n’obtient pas ce qu’il veut. Voilà le niveau de sa vie émotionnelle. Toute autre chose que nous pensons voir en eux vient de notre propre imagination qui projette sur eux notre propre réalité intérieure.
Et c’est ce que nous faisons tout le temps, parce qu’il est très difficile de comprendre réellement qu’il y a des gens dont la vie intérieure ne possède pas la richesse qui caractérise celle des gens normaux.
Laura : En réalité, quand nous projetons notre propre structure interne sur le psychopathe, nous nous comportons surtout de manière psychopathique ! Nous nous retrouvons dans un monde « noir et blanc » où les nuances de l’existence humaine ne sont pas prises en compte. Le fait est que tout le monde ne naît pas égal en termes d’intelligence, de talent, d’apparence physique, etc. Et de même que personne ne se ressemble physiquement, ils sont différents dans leur structure psychologique, même si certains éléments nous rassemblent en tant qu’espèce.
Lobaczewski fait remarquer que c’est une loi de la nature universelle : plus l’organisation psychologique d’une espèce donnée est élevée, plus les différences psychologiques parmi les unités individuelles sont grandes. L’homme est l’espèce la plus hautement organisée ; par conséquent, ces variations entre individus sont les plus grandes. À la fois qualitativement et quantitativement, des différences psychologiques existent dans toutes les structures du modèle de personnalité humaine.
L’expérience nous apprend que les différences psychologiques entre les gens sont souvent la cause de problèmes. Nous ne pouvons surmonter ces problèmes que si nous acceptons les différences psychologiques comme une loi de la nature et que nous en apprécions la valeur créative. Ces différences sont un grand cadeau pour l’humanité, permettant aux sociétés humaines de développer leurs structures complexes et d’être hautement créatives tant au niveau individuel que collectif. Grâce à la variété psychologique, le potentiel créatif de toute société est cent fois plus élevé qu’il ne pourrait l’être si notre espèce était psychologiquement plus homogène.
La personnalité humaine (attention, la personnalité humaine est un oxymort) normale est constamment en train d’apprendre, de se développer, de changer. Un processus évolutif perpétuel est la situation normale. Certains systèmes politiques et religieux essaient d’induire une stabilité et une homogénéité excessives dans nos personnalités, mais ceci malsain pour l’individu et la société d’un point de vue psychologique.
Une société correctement éduquée psychologiquement connaîtra et comprendra les différences, et sera aussi au courant de la chose essentielle que les humains normaux ont en commun : la capacité à développer une conscience mature. De cette manière, les différences pourront être célébrées et le potentiel créatif pleinement optimisé.
Silvia Cattori : S’il y a de plus en plus de manipulateurs et de gens pervers à tous les niveaux, est-ce parce que notre société favorise particulièrement les narcissiques et les individualistes ?
Henry : N’est-ce pas ce que nous voyons avec les valeurs des néolibéraux ? L’idée entière du capitalisme est une idée narcissique. Aux États-Unis, qui sont le modèle affiché au reste du monde, on nous dit : « Tout le monde peut devenir président ». C’est le mythe du succès individuel. « Visez la Première place. » » Si vous travaillez suffisamment dur, vous aussi, vous pourrez devenir riche et réussir. » « Si vous échouez, c’est votre propre faute ».
Face à cette mythologie, cette idéologie, les psychopathes sont mieux équipés pour la réussite que les gens de conscience, parce qu’ils n’ont pas de sensibilité éthique ou morale qui mettrait un frein à leurs actions. Ils sont tout à fait disposés à écraser n’importe qui pour arriver au sommet : poignarder dans le dos, mentir, répandre des histoires sur leurs rivaux sont tout à fait acceptables, sans jamais perdre de temps avec des remords.
L’imposition du néolibéralisme au reste du monde est aussi un moyen de ponériser de plus grandes parties du globe. C’est une idéologie pathologique cachée sous une pseudoscience économique.
Silvia Cattori : Commettons-nous une erreur quand nous imaginons que les souffrances créées par Israël en Palestine et par les États-Unis en Afghanistan et en Iraq par exemple, prendront fin le jour où MM. Bush ou Olmert, ou tout autre individu malfaisant, quitteront le pouvoir ? Les causes sont-elles systémiques et même imperméables aux changements de parti politique et de gouvernement ?
Henry : Oui. Regardez les États-Unis. Chaque parti est le reflet parfait de l’autre. Pour préserver l’image de la démocratie, les deux sont nécessaires, les deux servent les mêmes maîtres. Mais il n’y a aucun leader aux États-Unis qui se lève et parle du génocide des Palestiniens. La mort de centaines de milliers d’Iraquiens est passée sous silence. Il n’y a pas de place pour la conscience au sein du gouvernement étasunien, des deux partis. Et le contrôle de la presse, sans parler d’autres moyens comme le chantage et les menaces, s’assurent que ceux qui pourraient parler n’aient pas les moyens de le faire.
Israël est un État fondé sur un grand mensonge : un « être suprême » a déclaré qu’un petit groupe de gens était « son peuple élu » et il leur a donné un petit bout de terre au Moyen-Orient il y a des milliers d’années. (…) Nous avons donc une grande partie du monde qui vit depuis des milliers d’années avec des systèmes de croyance outrageusement absurdes – si on prend les enseignements au pied de la lettre et non comme des expressions déformées d’une vérité spirituelle supérieure sous-jacente.
Comment le fait de changer un des joueurs individuels (quel qu’il soit) de ce système va-t-il changer une dynamique qui se déploie sur des milliers d’années ? La structure pathocratique décrite par Lobaczewski s’applique non seulement aux gouvernements, mais aussi aux autres groupes et organisations – partout où le pouvoir s’accumule. Les organisations religieuses et les mouvements de libération peuvent entrer en ponérisation, et ce qui à l’origine était peut-être un outil de libération devient un outil d’asservissement.
Si, comme Lobaczewski le suggère, les psychopathes essentiels se reconnaissent entre eux et sont capables d’œuvrer de concert pour atteindre des objectifs communs propres à leur « espèce para-spécifique« , en opposition avec nos intérêts, alors nous avons là un mécanisme qui explique une structure de contrôle qui s’étend au loin, dans les brumes du passé, lorsque les premiers psychopathes établirent la première pathocratie. Soudainement, des théories qui jusque là avaient été rabaissées au niveau de « théories du complot » peuvent être examinées sous une nouvelle lumière, par des méthodes qui expliquent comment elles peuvent exister. Je pense qu’il s’agit là d’un domaine très important à explorer plus avant.
On peut poser une autre question : quel effet le fait de croire à un mensonge produit-il sur la personnalité ? Y a-t-il une pathologie qui soit fondée sur l’acceptation d’un mensonge fondamental comme pierre angulaire d’un système de croyance ? Des études ont été réalisées sur la « croyance » et le caractère des vrais croyants. Mais si l’erreur originale n’était pas tant la croyance que la croyance en un mensonge ? Toute croyance est-elle une croyance en un mensonge parce que notre savoir est imparfait ? Et une fois que nous sommes fixés sur la « croyance » envers et contre tout, subissons-nous une distorsion de notre personnalité ?
Mais pour revenir à votre question, il semble qu’Israël ait une place spéciale dans le monde aujourd’hui. Il peut ignorer la loi internationale et ne pas s’inquiéter d’avoir à rendre des comptes. Il peut déclencher des attaques brutales contre les Palestiniens et pourtant, il est toujours dépeint comme la victime – une tactique typiquement psychopathique. Les attaques contre les juifs dans le monde entier sont cataloguées et dénoncées tandis que les mêmes actes commis contre les Arabes et les musulmans sont acceptables – un autre trait psychopathique.
Nous avons émis l’hypothèse dans d’autres livres que nous avons publiés, comme 911 : The Ultimate Truth, que les psychopathes au sommet de la pyramide ont choisi d’utiliser les personnes de confession juive pour qu’ils jouent un rôle spécial dans le déclenchement d’une grande purge de la population humaine. L’idée qu’il existe « une grande conspiration juive » est l’histoire dissimulatrice diffusée par les pathocrates psychopathiques pour couvrir leurs propres plans. Il y a bien un complot, mais il n’est pas « juif » ; il est pathologique.
Silvia Cattori : Les choses ne peuvent-elles qu’empirer parce que le « mal » macro social est le même « mal » qui affecte l’humanité depuis l’aube des temps ? Un « mal » en quelque sorte inhérent à la nature humaine et devant lequel nous sommes impuissants ?
Henry : Le mal n’est pas inhérent à la nature humaine – du moins pas aux humains normaux qui ont été correctement éduqués. Cette question est un des points les plus importants soulevés par Lobaczewski dans son analyse du système pathocratique. Ce mal systémique vient d’un petit groupe de gens qui n’ont pas de conscience, soit parce qu’ils sont nés comme ça, c’est-à-dire que ce sont des psychopathes génétiques, soit parce qu’en raison de blessures subies dans leur enfance, ou de leur éducation, leur conscience est morte ou s’est flétrie.
Par exemple, Lobaczewski pense que Staline était un caractéropathe. C’est à dire qu’il n’était pas né psychopathe, mais les traits pathologiques se développèrent suite à des blessures subies dans son enfance. Son type de pathologie peut être identifié. Donc en fait, les recherches de Lobaczewski sont libératrices parce qu’elles nous délivrent de l’idée que ces actes horribles commis par le Mal font partie de la « nature humaine » normale. Ces individus sont comme des microbes pathogènes dans un corps – comme un cancer dans la société, ou comme la lèpre. Certainement, un corps peut être rongé et détruit par la maladie, mais c’est du fait de la maladie, pas du corps lui-même.
Nous ne saurons pas réellement ce qu’est la nature humaine tant que nous n’aurons pas supprimé l’influence pathocratique et que nous ne serons pas capables de fonder une société vraiment humaine, c’est-à-dire menée et caractérisée par des valeurs en accord avec notre nature la plus élevée, notre conscience.
Silvia Cattori : Nous avons vu la facilité avec laquelle M. George Bush ou M. Tony Blair sont capables de mentir publiquement. Ils ne clignent même pas des yeux, lorsqu’ils mentent de façon pareillement éhontée. Pensez-vous que des menteurs comme M. Bush et Blair, qui présentent les caractéristiques du narcissique et du manipulateur, soient nés pervers/pathologiques ?
Henry : Nous ne sommes pas psychologues et nous ne donnerons aucun diagnostic concernant des individus précis. Nous notons cependant que des histoires sur Bush ont circulé, d’après lesquelles il faisait exploser des grenouilles avec des pétards quand il était enfant. Il est également complètement irresponsable. Rien n’est jamais sa faute. Blair a le charme tranquille si fréquemment remarqué par les psychologues étudiant la question de la psychopathie. En ce qui me concerne, ce sont des personnages pathologiques. Mais ce qui est important, c’est le système, le système pathocratique. Les individus jouent différents rôles au sein du système selon leur type.
Silvia Cattori : Ces traits sont-ils intrinsèques à l’individu et peuvent-ils être corrigés ?
Henry : La correction dépend de beaucoup de variables. Avant de penser à corriger ces anomalies, il nous faut trouver les moyens de nous protéger de leur influence. Cela signifie, primo, d’admettre que de telles personnes existent et se retrouvent à des postes de pouvoir, et secundo, d’apprendre à reconnaître les signes de leurs manipulations et les caractéristiques pathologiques de notre propre processus de pensée, afin de nous libérer de leur influence.
Laura : Comme le dit Henry, il y a beaucoup de variables. Quand on parle des psychopathes, spécifiquement, le consensus général actuel est que non seulement on ne peut les guérir, mais qu’on ne peut les traiter.
Le premier problème est que si vous voulez traiter une maladie, vous devez avoir un patient. Le mot patient vient du latin et signifie « souffrir » Un patient, par définition, est quelqu’un qui souffre et cherche un traitement.
Les psychopathes ne ressentent pas de détresse et ne pensent pas qu’il y ait quoi que ce soit qui n’aille pas chez eux, ils ne subissent pas de stress ou de névrose, et ne recherchent pas de traitement volontairement. Ils ne considèrent pas que leurs attitudes et comportements soient en quoi ce que soit mauvais, et les nombreux programmes de traitement qui ont été établis pour les aider à « développer de l’empathie » et des compétences interpersonnelles n’y changent rien. Le psychopathe ne reconnaît aucun défaut dans sa psyché, aucun besoin de changer. Ils seront cependant d’accord pour participer à des programmes de traitement en prison afin de pouvoir être libérés.
Quand on examina le taux de récidive des psychopathes et d’autres criminels en traitement, on découvrit que le taux de récidive général était aussi élevé dans le groupe traité que dans le groupe non traité, 87% et 90% respectivement, cependant le taux de récidive violente était considérablement plus élevé dans le groupe traité que dans le groupe non traité : 77% et 55% respectivement. Par contraste, les non-psychopathes traités avaient des taux considérablement plus bas de récidive générale et violente – 44% et 22% respectivement – que les psychopathes non traités – 58% et 39% respectivement.
Il semble donc que les programmes de traitement fonctionnent pour les non-psychopathes, mais aggravent en fait le cas des vrais psychopathes. Un journaliste canadien faisant un reportage sur cette étude a écrit : « Après leur libération, on a découvert que ceux qui avaient les meilleures notes en termes de « bonne réaction au traitement » et qui avaient les plus hautes notes en « empathie » étaient ceux qui étaient les plus enclins à récidiver après leur libération. » Voilà les psychopathes : ils peuvent simuler n’importe quoi pour obtenir ce qu’ils veulent.
La question est celle-ci : comment une thérapie peut-elle empirer le cas d’une personne ? Robert Hare émet la suggestion que la thérapie de groupe et la thérapie d’orientation psychanalytique aide en réalité les psychopathes à développer de meilleurs moyens aux fins de manipuler, tromper et se servir des gens, mais ne les aide en rien à se comprendre eux-mêmes.
Freud a argué que les psychopathes ne pouvaient être traités par la psychothérapie, précisément parce qu’avoir une conscience était un prérequis nécessaire pour faire appel à la psychothérapie. C’est la conscience, jointe à la capacité de se préoccuper des autres, qui poussent à l’examen attentif de nos motivations – tout cela est à la base de notre comportement. Les psychopathes, eux, n’ont pas de conscience et n’éprouvent pas d’intérêt pour les autres, par définition.
Silvia Cattori : Comment peut-on savoir si l’on n’est pas soi-même psychopathe ? Que l’on n’a pas soi-même été influencé par les effets de leur perversion/pathologie pendant qu’ils occupaient des postes de pouvoir au sein d’une administration où nous nous trouvions – au sein d’un syndicat, d’un parti politique ou d’ailleurs ?
Laura : Pour la première partie de votre question, laissez-moi vous dire que ce n’est pas une question inhabituelle – pour un être un humain normal – mais maintenant, vous avez probablement compris que si une personne pense qu’il pourrait y avoir quelque chose « qui ne va pas » chez elle, c’est qu’elle n’est pas psychopathe ! Souvenez-vous : le/la psychopathe ne peut tout simplement pas concevoir que quelque chose n’aille pas chez lui/elle.
Henry : Il est tout à fait possible – à vrai dire, terriblement commun – de devenir ponérisé, selon les termes de Lobaczewski, c’est-à-dire d’être infecté par ce mal. C’est ce qui arrive quand vous commencez à accepter le raisonnement pathologique comme quelque chose de normal. Nous avons utilisé l’exemple de Madeleine Albright plus haut. Prenez le sport professionnel, comme autre exemple. L’intimidation sur le terrain en tant que composante légitime d’un sport comme le football est aujourd’hui acceptée comme quelque chose de normal. Nous avons vu durant la dernière Coupe du Monde, l’an dernier, que Materazzi avait impitoyablement provoqué Zidane pendant le match de finale. Les gens n’ont rien trouvé à redire. Ils acceptent que cela fasse partie du jeu aujourd’hui.
Cependant, une telle violence verbale n’a rien à voir avec le football. Elle ne fait partie du jeu que parce que le monde du sport professionnel, et le monde du sport en général, ont été ponérisés. Ce qui est pathologique a fini par être accepté en tant que norme.
Et dès qu’une influence de ce type est acceptée, cette infection s’étend. Quand nous commençons à faire nôtres des formes de pensées pathologiques, àles accepter en tant que normes, notre capacité à réfléchir se détériore. [Zone-7 : Pensons au fait que nous en sommes venus à accepter les guerres comme normales et inévitables, comme faisant « partie de la nature humaine ». Idem pour la pauvreté, les inégalités sociales, etc. Nous avons, de ce fait, fait nôtres des formes de pensées pathologiques qu’il est primordial de corriger en nous.]
Silvia CATTORI : Quand vous dites qu’il y a environ 6% de pervers, d’individus pathologiques dans la population humaine, comment êtes-vous arrivés à ce nombre ?
Henry : Les 6% de Lobaczewski viennent de son analyse et de celle des autres membres du groupe avec lequel il travaillait. Mais c’était pour la Pologne. Il est possible que les taux varient selon les pays, suivant leurs histoires particulières. Si nous regardons l’Amérique du Nord ou l’Australie, des régions en partie colonisées par des gens forcés de quitter leurs foyers, des criminels, des aventuriers, nous pouvons nous demander si la perspective de conquérir des continents peut ou non avoir attiré certains types plus que d’autres. L’histoire de l’Ouest américain par exemple, et le génocide des peuples indigènes, n’indiquent-ils pas une incidence plus élevée de psychopathie ?
Peut-être le niveau aux États-Unis est-il plus élevé aujourd’hui à cause de cela.
Laura : Une récente étude portant sur une population universitaire a suggéré la possibilité que 5% ou plus de cet échantillon soit considéré comme psychopathique. C’était une étude sérieuse destinée à dénicher les psychopathes qui ne sont pas criminels mais qui sont, au contraire, des individus qui réussissent au sein de la communauté. Cette étude a aussi démontré que la psychopathie se produit bien au sein de la communauté et à un taux probablement plus élevé que prévu ; et il apparaît que la psychopathie et les troubles de la personnalité se recoupent peu, en dehors du « Trouble de la personnalité antisociale« .
Manifestement, un travail est nécessaire dans le but de comprendre les facteurs qui différencient le psychopathe qui respecte la loi (bien qu’il ne respecte pas la morale) du psychopathe qui enfreint la loi. Cela éclaire un des problèmes majeurs de la recherche qui a été menée jusque là, et qui s’est concentrée principalement sur des échantillons médico-légaux.
Silvia Cattori : La psychopathie inclut-elle les hommes et les femmes en général ?
Laura : Bien que la grande majorité des psychopathes soient des hommes, il y a des femmes psychopathes. Le rapport est de plus d’un homme sur dix contre approximativement une femme sur cent.
Explication du DSM et comparaison avec Lobaczewski (un peu lourd à écouter mais des trucs intéressant)
« Les articles les plus consultés depuis la création du site de Vergne sont :
- « L’instrument majeur du pervers narcissique : la parole ».
- « Lie to me (suite) : de mythomanie en perversion narcissique ».
- « Comprendre l’emprise : la relation ‘en-pire’ ».
- « La ponérologie politique : étude de la genèse du mal appliqué à des fins politiques (1/3) ».
- « Le ‘pouvoir’, les ‘crises’, la communication paradoxale ou ‘l’effort pour rendre l’autre fou’ ».
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De son temps déjà, un jeune auteur de 18 ans, Étienne de la Boétie, avait compris cela lorsqu’il rédigea l’un des plus importants écrits de l’histoire de la philosophie française, son Discours de la servitude volontaire :
« Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. Ceux qui ont acquis le pouvoir par le droit de la guerre s’y comportent – on le sait et le dit fort justement – comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général, ne sont guère meilleurs. Nés et nourris au sein de la tyrannie, ils sucent avec le lait le naturel du tyran et ils regardent les peuples qui leur sont soumis comme leurs serfs héréditaires. Selon leur penchant dominant – avares ou prodigues –, ils usent du royaume comme de leur héritage. Quant à celui qui tient son pouvoir du peuple, il semble qu’il devrait être plus supportable ; il le serait, je crois, si dès qu’il se voit élevé au-dessus de tous les autres, flatté par je ne sais quoi qu’on appelle grandeur, il ne décidait de n’en plus bouger. Il considère presque toujours la puissance que le peuple lui a léguée comme devant être transmise à ses enfants. Or dès que ceux-ci ont adopté cette opinion, il est étrange de voir combien ils surpassent en toutes sortes de vices, et même en cruautés, tous les autres tyrans. Ils ne trouvent pas meilleur moyen pour assurer leur nouvelle tyrannie que de renforcer la servitude et d’écarter si bien les idées de liberté de l’esprit de leurs sujets, que, pour récent qu’en soit le souvenir, il s’efface bientôt de leur mémoire. Pour dire vrai, je vois bien entre ces tyrans quelques différences, mais le choix je n’en vois pas : car s’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de régner est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature[17]. »
Alors si un jeune homme de 18 ans, en l’an de grâce 1549, a pu écrire une analyse aussi profonde sur laquelle nous reviendrons à la suite de ce billet, nous pouvons garder quelques raisons d’espérer en l’avenir de jours meilleurs, à condition toutefois de prendre conscience des déviances de nos élus et de réussir à y mettre un terme.
Philippe Vergnes
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[9] Sur la communication déviante, lire notamment : « L’instrument majeur du pervers narcissique : la parole » et les articles en lien, plus particulièrement celui portant sur « Le “pouvoirˮ, les “crisesˮ, la communication paradoxale et “l’effort pour rendre l’autre fouˮ » pour connaître certains des effets délétères sur le psychisme de ce type de rhétorique que nous subissons tous sans en avoir conscience. De là toute la duplicité de cette communication qui s’impose désormais dans tous les secteurs professionnels grâce, ou à l’aide, des politiques publiques actuelles.
Un dernier mot pour conclure.
Malgré le titre, si ce n’est au premier paragraphe qui suit la citation de Kazimierz Dabrowski, l’un des chercheurs ayant accompagné d’A. Lobaczewski dans son entreprise, je n’ai pas évoqué la problématique des théories du complot pourtant centrale dans notre sujet pour la simple raison que l’auteur de l’ouvrage présenté ici n’en fait nullement mention[15]. Néanmoins, je me dois de révéler le détail qui m’a incité à lier la ponérologie politique aux théories du complot afin d’éclairer le lecteur. Tous ceux qui ont pu approcher les arcanes du pouvoir de suffisamment près et ont eu maille à partir avec des psychopathes sans en être complices savent pertinemment que la peur du complot, dont le « délire de persécution » est l’un des principaux symptômes, obsède ce type de personnalité au-delà de ce que le commun des mortels – la personnalité normale – est capable d’imaginer. Et si l’on prend soin d’assimiler les méthodes employées par ces individus, comme exposées ici et développées dans le livre d’A. Lobaczewski, nous sommes alors à même de comprendre que les véritables complots, ceux qui privent les citoyens de la jouissance de leurs droits et qu’une certaine sociologie « naïve » réfute catégoriquement (conflit d’intérêts et/ou complicité ?), sont d’essence purement psychopathique et les dénigrer chez autrui fait intégralement partie des stratégies qu’ils utilisent pour faire croire aux masses que le pouvoir ne complote jamais et que les seuls « complotistes » qui existent sont ceux-là mêmes qui les dénoncent [16].
Sans achever pour autant sa longue analyse, il rajoute :
« Quand trois “égosˮ gouvernent : l’égoïsme, l’égotisme, et l’égocentrisme, alors le sentiment des liens sociaux et de responsabilité disparaissent, et la société éclate en groupes de plus en plus hostiles les uns aux autres. Lorsque dans un environnement hystérique (stressant, qui n’a plus de sens) il n’y a plus de distinction entre les opinions de gens limités, pas entièrement normaux, et celles de personnes normales et raisonnables, des facteurs pathologiques de natures diverses sont activés. »
Le fruit est alors mûr et peut être cueilli. Le résultat en est que le champ libre est laissé aux individus ayant adopté une vision pathologique de la réalité qu’ils finissent par imposer au monde d’autant plus facilement qu’ils dominent l’ensemble des médias. Internet excepté, d’où les tentatives de mainmise et les campagnes de dénigrement dont cet outil est l’objet [14].
Et la Fin: La ponérologie politique (3/3)???
« Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien » (Edmund Burke, 1729-1797)
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » (Albert Einstein, 1879-1955)
« Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants, mais l’indifférence des bons. » (Martin Luther King, 1929-1968)
« Il a toujours existé, dans toutes les sociétés, sur cette Terre des gens atteints de déviances psychologiques. Leur style de vie inclut une forme de prédation sur la créativité économique de la société, parce que leur propre créativité est en général en dessous de la moyenne. Quiconque se branche sur ce système de parasitisme organisé perd graduellement toute capacité de travail légal. » (Andrzej Lobaczewski, 2006, La ponérologie politique : Étude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques, p. 298)
- La célèbre expérience de Milgram ou l’étude de la soumission à l’autorité réalisée entre 1960 et 1963 par le psychologue américain Stanley Milgram.
- La troisième vague est une étude expérimentale du fascisme réalisée en 1967 par Ron Jones, professeur d’histoire au lycée Cubberley à Palo Alto. « N’arrivant pas à expliquer à ses élèves comment les citoyens allemands avaient pu laisser sans réagir le parti nazi procéder au génocide de populations entières, Ron Jones décida d’organiser une mise en situation. Il fonda un mouvement nommé « la troisième vague », dont l’idéologie vantait les mérites de la discipline et de l’esprit de corps, et qui visait à la destruction de la démocratie, considérée comme un mauvais régime en raison de l’accent qu’elle place sur l’individu plutôt que sur la communauté. L’expérience de la troisième vague a inspiré le livre puis le film La Vague (2008)[5] » et probablement l’expérience de Stanford.
- Cette dernière est aussi connue sous le nom d’effet Lucifer et a été menée par Philip Zimbardo en 1971.
- La théorie de l’engagement ou de la manipulation par dissonance cognitive. (Ce thème mériterait à lui seul une longue explication, car il touche de très près ce que j’ai maintes fois expliqué ici dans plusieurs articles au sujet des injonctions paradoxales qui ne sont ni plus ni moins qu’un « effort pour rendre l’autre fou ». Pour faire, court, la théorie de l’engagement est une forme de torture mentale plébiscitée par l’éducation nationale qui est la première à s’étonner de l’état régressé de notre société.)
- L’inhibition de l’action et l’impuissance apprise sont deux théories développées dans les années 1970-1980, par Henri Laborit pour la première et Martin Seligman pour la seconde, qui découlent des travaux sur le conditionnement d’Ivan Pavlov. (voir mon article Violence 4.0 MK Ultra Australie).
- Etc.
Ce que révèlent en fait toutes ces expériences sociales sans jamais le dénoncer, c’est qu’il est possible, et même extrêmement facile, de mettre quelqu’un, un groupe, une institution, une entreprise ou une nation entière sous emprise.
Comprendre l’emprise : la relation « en-pire »: Étymologiquement « empire » et « emprise » sont de même origine. « prendre » et de ses participes passés et adjectifs « pris, prise » (voir plus haut, « prédation« ).
(Ici, on a la piste de l’hameçonnage, la prise de la pêche de l’ingénierie sociale, et du péché de la morale pervertie qui s’est transformée en Valeurs (Perverses, psychopathiques, capitalistes, quantitatif et non qualitatif), l’empire, c’est pire!).
« L’emprise est une relation de soumission de l’autre, considéré comme une simple chose. Elle s’établit au moyen de manipulations et de stratégies « perverses » plus ou moins subtiles qui se déploient dans les dimensions interpersonnelles, familiales, institutionnelles, sociales et politiques. Elle constitue toujours un meurtre ou une tentative de meurtre psychique, le plus souvent symbolique, commis parfois pour la « bonne cause »… lorsque l’autoritarisme, qu’il ne faut pas confondre avec l’autorité bien comprise contenue dans des règles démocratiquement admises, constitue une valeur familiale ou sociale partagée. Les stratégies d’emprise peuvent être utilisées par les personnes mal traitantes dans une dimension perverse et dans la répétition de maltraitances transgénérationnelles » [4].
(Eh, oui, l’Autorité, c’est le Rite de Soi, l’Auto-nomie de Soi, S’Auto-nommer et s’auto-définir, s’auto-reconnaitre, s’auto-aimer, etc…).
Les caractéristiques d’une relation d’emprise [9] :
Trois dimensions complémentaires caractérisent la relation d’emprise dont la spécificité correspond à trois courants sémantiques issus du terme « emprise » qui sont : le sens ancien (1), utilisé en droit, le sens commun (2) et le sens étymologique (3).
(1) La première dimension évoque l’idée de prise, de capture ou encore de saisie qui, en langage juridique, désignait une atteinte portée par l’administration à la propriété privée immobilière, comportant une prise de possession régulière ou irrégulière. Il s’agit donc d’une action d’appropriation par dépossession de l’autre ; c’est une mainmise, une confiscation (Fisc) représentant une violence infligée et subie qui porte préjudice à autrui par empiétement sur son domaine privé, c’est-à-dire par réduction de sa liberté (inaliénable dans les droits de l’homme, je le rappelle!).
(2) La deuxième dimension, inséparable de la précédente, est celle de l’ascendant intellectuel ou moral exercé par quelqu’un ou quelque chose sur un individu. Autrement dit, elle introduit la notion de domination dans la relation d’emprise. Ce second courant sémantique suggère l’exercice d’un pouvoir suprême, dominateur, voire tyrannique par lequel l’autre se sens subjugué, contrôlé, manipulé, en tout état de cause maintenu dans un état de soumission et de dépendance plus ou moins avancé.
(3) Et enfin, la troisième dimension apparaît comme la conséquence ou la résultante des précédentes, laquelle va inscrire une trace, l’impression d’une marque, chez la personne « emprisée » qui dès lors perd son statut de sujet pour être reléguée à celui d’objet. Celui qui exerce son emprise grave son empreinte sur l’autre, y dessine sa propre figure.
(La marque… l’Objectification, sens propre et figuré!). « Le commissaire empriseur! », « L’empriseur » et « l’emprisé » sont des termes utilisés par Jean-Claude Maes dans son livre : Emprise et manipulation : Peut-on guérir des sectes ? pour désigner les personnes qui initient l’emprise et celles qui la subissent (« l’emprisonneur » et « l’emprisonné« ).
La relation d’emprise se développe par assimilation et « incorporation »
(une corporation est une Em(tre)prise, ‘tre‘ = trois = trust/fiducie)
La pêche (occulte) industrielle des grands fonds
Cette première étape repose sur la séduction et c’est essentiellement grâce à elle que « l’empriseur » s’attire les faveurs de sa cible (personne ou auditoire) : « il s’agit d’une véritable action de séparation, de détournement, de conquête qui parvient à ses fins par l’étalement de ses charmes et de ses sortilèges, c’est-à-dire par l’édification d’une illusion dans laquelle l’autre va s’égarer. Cette séduction, en fait, prend valeur de fascination »[14]. Elle aurait pour fonction de subjuguer les « emprisés » et d’enflammer les foules (ou le cœur d’un « partenaire » en situation de couple). Cependant, cette séduction est à sens unique : « l’empreneur » cherche à « ensorceler » son « objet » sans se laisser piéger par l’attraction que ce dernier pourrait exercer sur lui.
….
« le problème réside au cœur même de la dialectique perverse qui s’est construite » entre le dominant et le dominé, entre « celui qui impose et celui qui subit ». Cette dialectique perverse n’est ni plus ni moins que la communication paradoxale (déviante ou perverse, selon les auteurs) que j’ai longuement présentée lors de mon précédent article [16].
…
Les trois ordres organisationnels d’une relation d’emprise sont :
1- une captation par appropriation/dépossession grâce à une séduction unilatérale (ou « narcissique ») ;
2- une domination et un isolement s’exerçant sur la personne « emprisé » (souvent désigné comme « bouc émissaire ») avec recours à la violence psychique et/ou physique, mais faisant le plus souvent appel à la disqualification, aux manipulations, aux harcèlements, etc. ; (c’est l’ostrocisme, que les medias sociaux reproduisent parfaitement, l’Education aussi)
3- l’apposition d’une empreinte dans le psychisme de la cible qui s’adapte à la situation en abandonnant toute prétention de compréhension et en adoptant des réponses automatisées pouvant aller à l’encontre de ses intérêts (non perçus comme tels en raison de la dissociation provoquée), et ce, afin de réduire les dissonances cognitives que lui impose la communication paradoxale.
La relation d’emprise est définie par :
(1) l’atteinte aux droits les plus élémentaires des personnes « emprisées » (dignité et intégrité psychique ou physique);
(2) le caractère unilatéral de l’entreprise de séduction exercée sur une cible (personne, public ou peuple);
(3) la « marque de fabrique » de « l’empreneur » (l’entrepreneur!), faiseur de paradoxes (i.e. le « paradoxeur » décrit lors de la première partie de cette présentation).
=== fin extraits de Philippe Vergne ===
Anneke Lucas : Conférence TEDx Magistrale d’une Survivante (pédocriminalité de réseau élitiste)
Interviews de Sam Vaknin par Steve Grannon:
La vraie toxicité des médias sociaux révéléees
Personalité Borderline et composants psychotiques – Sam Vaknin
Sam Vaknin: La Montée du Narcissique Psychopathe.
Roland Gori: La Fabrique des Imposteurs
La drogue dans le MK-Ultra (Guerres sur ordonnance) France 3 – Février 2017
Shakespeare: » L’enfer est vide, tous les démons sont ici «
Documentaire en anglais sur l’expérimentation sur la population aux USA: « HUMAN RESOURCES Social Engineering In The 20th Century » (attention, peut-être choquant).
comprendre le Mal
Malus:.
vidéo verbalisme, souriez vous êtes filmé… contre votre gré…
Tout cela, c’est pas moi qui le dit! Je mets les pièces du puzzle ensemble, je relie, je fais les connexions et les analogies… mais tout est là! Tout est démontré… tout se relie car la toile est déjà tissée… le gland, qui blablate et traît(r)es les soi-disant complotistes… est, tout simplement con… il faut le laisser où il est 😉 , ne perd pas ton temps avec, mon âmi…
…sinon tu seras bien âmère… lost at sea… perdu en mer ou merdu en père, et ta vie ne sera qu’a-mère-ôté… un sale bâtard (a bastard child), un fils de pute avec un pervers pépère patrie qui t’a abandonné mais qui héritera de ton patrimoine… le père-moine, fils et prêt(r)e de Satan/State/État… l’Eglise et le Temp(s)le de la Religion du Papier et du Temps… la Ba’el Illusion!#
Et pour entériner l’humain… Pathogens and Politics: Further Evidence That ParasitePrevalence Predicts Authoritarianism. Les humains atteints d’infections parasitaires se mettent en position de pouvoir et agissent comme des… parasites… De nombreuses études prédisent que les gouvernements deviendront autoritaires en réponse aux pandémies…
— Hit the road, Jack and don’t you come back no more, no more, no more, no more —
18 réflexions au sujet de « Nous sommes gouvernés par des psychopathes »