Etymologie·Non classé·symbolisme

Recherche dans l’orthographe sur les Sigles, Capitales et Majuscules, le Bon Usage

Tiré du livre, Le Bon Usage, donner en référence pour la langue française par le Chicago Manual of Styles avec l’Académie française aussi, il reste à vérifier aussi les manuels de Typographie et trouver l’équivalent du Blacks Law Dictionary. Voir aussi la définition de Glose et Latin de cuisine dans le Glossaire et les sources utilisées. Il est claire qu’un texte en TOUT MAJUSCULE ou TOUT CAPITAL doit déjà être ‘glosé’ TOUT-MAJUSCULE et ensuite avoir une explication de texte, reste à trouver les mêmes connexions en français qu’en anglais (Chicago Manual et Blacks Law).

Recherches Wiki:

Alors TOUT MAJUSCULE ou TOUT CAPITAL? car TOUT CAPITALISME serait un peu plus approprié! Car le registre des COMPTES des NOMS et le CAPITAL de toutes ces CORPORATIONS, entreprises, sociétés, banques et états.

L’Usage des Majuscules en Français. La différence entre Capitale et Majuscule. L’emploi des traits d’unions.

LES FILS LEGITIMES DE LOUIS XIV. Ici, l’ambiguïté est grave, puisque le sens de la phrase peut s’en trouver radicalement changé : les fils légitimes sont justement le complet opposé des fils légitimés

La Poste française, de son côté, recommande (pour faciliter le tri automatique) que la localité suivant le code postal soit composée en capitales non accentuées, sans aucune ponctuation. Cette prescription, obligatoire pour la ligne 6 (celle de la localité), ne s’applique pas pour la 1re ligne, celle du nom du destinataire qui peut garder ses signes diacritiques. En outre le mot saint est à abréger. Ainsi, par exemple, Saint-Michel-de-Dèze est à mentionner dans une adresse sous la forme :

  • 48173 ST MICHEL DE DEZE

Romley et Rohan parle bien de l’importance du « Postname » en anglais le Nom de Famille, mais de la Poste aussi difficilement traduisible en français, mais c’est le SURNOM. En rapport aussi avec le Code Postal…

L’utilisation systématique des capitales est agressive et contraire à la nétiquette.

Les règles Majuscule/Minuscule.

Les accents sur les capitales

Dans la mesure où les claviers des appareils permettent d’obtenir des majuscules accentuées, il faut placer tous les accents et les signes diacritiques sur les capitales, sauf pour les sigles et les acronymes lorsqu’ils sont écrits en capitales.

L’accentuation des Majuscule par l’Académie française.

L’Usage des Majuscules en Français. La différence entre Capitale et Majuscule. L’emploi des traits d’unions.

Les règles Majuscule/Minuscule.

Les accents sur les capitales

Dans la mesure où les claviers des appareils permettent d’obtenir des majuscules accentuées, il faut placer tous les accents et les signes diacritiques sur les capitales, sauf pour les sigles et les acronymes lorsqu’ils sont écrits en capitales.

L’accentuation des Majuscule par l’Académie française.

Recherches le Ramat de Typographie:

Introduction
«… Donner aux mots une importance qu’ils n’ont pas, les monter en épingle
en les affublant avec emphase de lettres capitales imprévues,
c’est ignorer que la majuscule n’a d’effet que si on en
use discrètement; l’employer sans distinction
revient à souligner tous les mots,
c’est-à-dire n’en souligner aucun. »

«L’abus des majuscules — dénommé par d’aucuns majusculite —
trahit le gout de l’hyperbole prétentieuse, un certain snobisme
de l’effet. Psychologiquement, on peut y voir une marque
d’obséquiosité; le commerçant croit flatter le client
en le décorant d’une capitale, et le subalterne
s’humilie de la même manière
devant son supérieur.»

De l’emploi de la majuscule, Fichier français de Berne (Suisse), 1973.

Accents sur les capitales oui, sauf sur les sigles.

Sigles et acronymes

Définition

En général, un sigle est un groupe de lettres initiales de plusieurs mots. On prononce séparément toutes les lettres. Un acronyme est un sigle qui peut se prononcer comme un mot ordinaire. Il n’existe pas de règle stricte pour la composition d’un sigle. En effet, un sigle n’est pas toujours formé des seules lettres initiales d’un groupe de mots. On peut y ajouter des lettres pour faciliter la prononciation et en faire ainsi un acronyme.

On peut aussi utiliser des bas-de-casse. Il est donc possible de dire que le possesseur d’un sigle ou d’un acronyme en détient la propriété artistique et commerciale.

Sigles : OQLF, BNQ, HEC, BAnQ Acronymes : AEEScO, OPEP, NASA, ONU

Écriture des sigles français ou étrangers:
• Casse : en général, tout en capitales ou en petites capitales
• Points abréviatifs : non
• Espace entre les lettres : non
• Traits d’union : non
• Accents : non
AFP: Agence France-Presse, CEI: Communauté d’États indépendants.

Écriture des acronymes français ou étrangers:
Acronyme tout en capitales:
Dans ce cas, les acronymes suivent les mêmes règles que les sigles, règles qui sont données ci-dessus (pas d’accents, pas de traits d’union).
AFEAS: Association féminine d’éducation et d’action sociale.
ALENA: Accord de libre-échange nord-américain.
CELI: Compte d’épargne libre d’impôt.

Conseils sur l’emploi des sigles et des acronymes
• Ils n’ont a pas de marque du pluriel : les PDG, les REER, les FERR, les PME.
• Ils ont le même genre que la dénomination : une PME, un REER, la STM, le SPVM.
• La première fois qu’on emploie un sigle, il faut donner sa signification :
La Société de transport de Montréal (STM).
• Il est conseillé de faire une entrée du sigle dans l’index de l’ouvrage.
• Si les sigles sont nombreux, il faut en dresser la liste au début de l’ouvrage,
• La ligature OE s’écrit O dans un sigle : l’Association d’oenologie du Chili (AOC).
• L’article est obligatoire devant une dénomination :
Je suis allée à la Bibliothèque des arts graphiques (BAG).
Une exception cependant est faite dans la dénomination de la BAnQ :
Les éditions du Septentrion et Bibliothèque et Archives nationales du Québec…

Patronne de restaurant cherche cuisinier pour passer à la casserole

Acronymes devenus noms communs:
-sida: syndrome immunodéficitaire acquis plur. : sidas
-cégep: collège d’enseignement général et professionnel plur. : cégeps
-modem: modulateur démodulateur plur. : modems
-ovni: objet volant non identifié plur. : ovnis

Aux championnats de ski, les descendeurs cherchent à remonter la pente.

Définitions: Capitale
En typographie, la capitale (abréviation invariable : cap.) désigne la majuscule. Nous avons choisi de ne pas employer les termes majuscule et minuscule dans cet ouvrage pour trois raisons. D’abord, leur prononciation est trop semblable, de sorte que l’on risque de les confondre. D’autre part, l’abréviation de minuscule par min. est déjà prise par minimum et minimal. Enfin, le symbole min sans point abréviatif désigne la minute de temps.

Différence entre capitale et majuscule:
Certains auteurs voient une différence entre ces deux mots, en indiquant par exemple que, dans le mot PAUL, le P est la majuscule et les autres lettres sont des capitales. Cette nuance est inutile et complique les choses. On peut donc considérer les mots capitale et majuscule comme synonymes.

Règles des capitales:
Quand on commence une carrière en rédaction, on peut trouver difficile d’employer correctement les capitales. Il ne faut pas trop s’en faire, car, sur les nombreux cas que l’on trouve dans ce chapitre concernant l’usage des capitales, presque tous ne donnent pas lieu à des différences d’interprétation. Toutefois, certains cas peuvent être analysés de plusieurs façons différentes.

Par exemple, le mot palais est placé dans ce chapitre sous l’entrée Bâtiments, en bonne compagnie avec le palais de la Découverte, la tour Eiffel et le palais des Congrès. Or, on peut considérer que le palais des Congrès est une société, donc qu’il doit s’écrire le Palais des congrès. Dans d’autres pays francophones, on met une capitale à chaque mot important, donc on écrit le Palais des Congrès. Enfin, l’Office québécois de la langue française considère qu’il s’agit là de noms communs, donc qu’il faut écrire le palais des congrès. Ces quatre théories se défendent toutes. Mais il ne faut surtout pas que la rédactrice ou le rédacteur soit effrayé par la crainte de faire une faute impardonnable en adoptant une façon d’écrire ou une autre.

L’important est de rester cohérent tout le long de l’ouvrage quand on a choisi de mettre une capitale à un certain mot. D’ailleurs, la notion de personne physique ou morale (ci-dessous) apporte une bonne solution au problème des capitales.

Personne physique ou morale:
Ces termes sont des termes de droit. Quand on pense au sens physique de la dénomination, on met un bas-de-casse initial au générique (palais) et une capitale au spécifique (Découverte), selon la règle concernant les Bâtiments. Le toit du palais de la Découverte a été réparé. Quand on pense au sens moral de la dénomination, cette dernière n’est plus un bâtiment, mais elle devient une société. Elle doit donc en suivre la règle d’écriture. On met une capitale initiale au premier nom et à l’adjectif qui éventuellement le précède. Le Palais de la découverte a payé la facture de la réparation. Si l’on préfère l’uniformité, on peut toujours opter pour la capitale, comme au sens moral.

Enseignes et couvertures de livres:
Sur les couvertures des livres ou sur les enseignes au-dessus des commerces, le choix des capitales est laissé à la créativité de l’artiste.

Capitales accentuées:
On doit mettre tous les accents et tous les signes diacritiques sur les capitales, excepté sur les sigles et les acronymes quand ils sont écrits en capitales. (Voir page 108 des exemples de contresens que l’on peut éviter grâce aux accents.)

Adjectif placé avant:
Si l’adjectif est placé avant le nom, il prend une capitale; après, un bas-de-casse, la Belle Époque —- les Temps modernes

Ponctuation finale:
Dans un texte courant, on met une capitale après toute ponctuation finale.

Noms propres:
Les noms propres prennent une capitale, sauf la particule nobiliaire de qui est en bas-de-casse si elle est précédée du prénom ou du titre de la personne. Les noms propres composés ont une capitale à chaque élément.

Titre et paragraphe en capitales:
Il faut éviter de composer un titre ou un paragraphe entier en capitales, parce qu’il est souvent difficile d’y distinguer les sigles, les noms propres et les symboles d’unités. L’écriture d’un paragraphe tout en capitales était utilisée en dactylographie pour donner de l’importance au texte. En typographie, on peut obtenir le même résultat en composant normalement, mais en augmentant la taille des caractères.

Dénomination trompeuse:
Rappelons qu’une dénomination est un groupe de mots qui a pris le statut de nom propre. Les trois exemples suivants sont considérés comme des dénominations, car ils appartiennent à des organismes officiels et structurés. Ils prennent donc une capitale.

les Casques bleus                  membres de la force militaire internationale de l’ONU
les Chemises noires              groupements fascistes italiens

Les exemples suivants ne sont pas des organismes, mais des sobriquets (nom que l’on donne à quelqu’un à partir d’une de ses caractéristiques).

les cols bleus, les cols blancs, les bérets rouges.

Lettre d’affaires:
Lieu et date:
En début de lettre, le nom de la ville est suivi d’une virgule, puis vient la date en lettres minuscules. On ne met pas de point après l’année (Québec, 27 septembre 2012).

Vedette:
On appelle ainsi la ou le destinataire de la lettre. Le titre de civilité (Madame) ne s’abrège pas. En cas de manque de place, on peut abréger par QC le nom de la province. On ne met pas de virgule à la fin de la ligne (voir page 82).

Titre de civilité, prénom et nom:                               Madame Geneviève Dupont
Fonction:                                                                         Directrice
Entreprise:                                                                      Éditions Durand
Rue:                                                                              23, rue du Parchemin Est
Ville, province, 2 espaces, code postal:                      Montréal (Québec) H2L 4S9

Le code postal est un code! Et un Poste! Ici on voit bien que le nom propre n’est pas écrit en TOUT CAPITAL, de part les règles typographiques mais aussi du Bon Usage de la grammaire et l’orthographe officiels!!! Page 103 pour les termes juridiques, pareil! Page 112 pour les traits d’union.

Recherches Bon Usage:

(page 24) Quand on parle de l’argot, sans autre précision, il s’agit ordinairement de celui des malfaiteurs. (On peut assimiler donc le latin de cuisine à de l’argot…)

Ces limites étant posées, quelles sont les qualités attendues d’une bonne langue écrite ?

a) La clarté nous paraît être la qualité principale, puisque c’est la condition même pour que le but de la communication soit atteint, pour que le message soit compris du destinataire. On appelle souvent jargon: un langage jugé incompréhensible : on parlera du jargon des philosophes, des théologiens. Il ne faut pas oublier les circonstances de la communication : il est normal qu’un théologien s’adressant à un autre théologien ait besoin de mots techniques inconnus des non-spécialistes ; ces mots sont moins justifiés dans une homélie adressée aux fidèles. Un passage amphibologique est un passage qui peut être interprété de deux façons.

les signes graphiques

(p78) Les accents sur les capitales ne devraient pas être négligés. Souvent dans l’écriture manuscrite, parfois aussi dans l’imprimé, on néglige les accents et le tréma sur les majuscules, ou même sur les capitales qui ne servent pas de majuscules, ce qui est particulièrement fâcheux : HERVÉ doit être distingué de HERVE. — Souvent on ne met pas d’accent dans les sigles. C’est normal si E se prononce [a], comme dans E. D. F. (= Electricité de France), C. G. E.(= Compagnie générale d’électricité), etc. Mais, si le sigle se prononce comme un mot ordinaire, on devrait suivre les règles générales : le CÉRES ou le Céres. Il n y a jamais de point sur i et j majuscules ou capitales.

L’orthographie, la graphie (p80)

Définitions.

L’orthographe est l’ensemble des fonctions que les scripteurs donnent aux lettres et aux signes écrits ou graphiques. On dit aussi, en insistant sur la possibilité de la faute, que c’est la manière d’écrire correctement les mots d’une langue.

Le mot ‘graphie’ désigne une façon d’écrire particulière:

Pour l’orthographe d’usage, la norme est traditionnellement fournie par le dictionnaire de l’Académie. L’orthographe est une convention nécessaire pour la communication écrite.

la majuscule (p90 le 97)

La majuscule est une lettre plus grande que les autres (appelées minuscules) et qui est placée au début (voir cependant N. B.) de certains mots. L’historique, la majuscule existait déjà au Moyen Âge. Elle marquait, souvent avec ornementation, le début d’un ouvrage, d’un chapitre, d’un vers. Avec l’imprimerie, la majuscule prendra progressivement Majuscule quelle que soit la nature du mot.
-Au début d’un texte.
-Au début d’un alinéa.
-Au début d’une lettre, après la formule en apostrophe.
-Au début d’une note en bas de page, même si elle continue du point de vue syntaxique la phrase où est placé l’appel de note.
-Traditionnellement, en poésie, au début de chaque vers ou de chaque verset.
-Après un point.
-Au début d’une phrase.

Nom et majuscule:

Comme on le verra ci-dessous, il y a quelques règles strictes, mais bien des cas mal fixés. D’une façon générale, les majuscules obligatoires sont respectées, mais certains scripteurs ont tendance à mettre des majuscules superflues. La majuscule apporte une véritable information et est donc nécessaire quand il s’agit d’un vrai nom propre (a, 1° et 2°), d’un nom dérivé d’un nom de lieu pour désigner les habitants de ce lieu (a, 3°), quand elle joue un rôle nettement distinctif (b). (a) La majuscule est la marque du nom propre. Pour le sens que nous donnons à nom propre, voir § 461.

1 ° Noms de lieux

2 ° Noms de personnes, c’est-à-dire noms de familles et prénoms dans notre société occidentale, auxquels il faut adjoindre les  surnoms (quoique ceux-ci ne participent pas entièrement du caractère particulier du nom propre : cf. § 461) et les pseudonymes, Il faut considérer comme des noms de personnes les noms propres des êtres surnaturels des religions et des mythologies : Dieu (dans les religions monothéistes), Allah, Yahvé, la Divinité (comme synonyme de Dieu), le Tout-Puissant, la Trinité, Jupiter, Vénus, Osiris, Vichnou, l’archange Gabriel, Satan, les fées Carabosse et Mélusine, le nain vert Obéron (cf. VIGNY, Poèmes ant. et mod., Cor), les Parques, les Muses, la nymphe Êgérie. Ne prennent pas la majuscule parce que ce sont des noms désignant des catégories : Les dieux (dans les religions polythéistes), les anges, les archanges, les démons, les faunes, les naïades, les satyres, les fées, les lutins, les elfes… Pour Dieu, on observe de l’hésitation dans des proverbes où le mot est employé avec déterminant : Il y a un Dieu (ou un dieu) pour les ivrognes. On traite les animaux comme des personnes et on leur donne un nom propre dans les fables et aussi dans la vie courante pour les animaux familiers.

3 ° Alors que pour les vrais noms propres, de lieux ou de personnes, la majuscule est respectée par les usagers, il n’en est pas de même pour les noms associés aux noms propres (cf. § 461, b) ; il faut distinguer plusieurs catégories et constater des hésitations dans l’usage.
• Les noms dérivés de noms propres de lieux pour désigner les habitants (gentilés ou ethniques) prennent la majuscule : La majuscule permet de distinguer une acception particulière d’un nom, notamment : La Bourse, comme marché financier ou commercial (lieu ou opérations).

La mise en relief:

Définition:
La mise en relief, qu’on appelle aussi emphase, est le fait d’attirer particulièrement l’attention sur un des éléments de la phrase. On utilise pour cela un introducteur particulier, C’est.,. que ou …qui (§ 456), parfois il y a … que ou . . . qui (§ 457) H , ainsi que divers procédés (§458).

C’est… qui ou que.

a) Le procédé le plus explicite et le plus courant pour mettre un terme en relief est de le détacher en tête de la phrase en l’introduisant par c’est… qui, s’il s’agit du sujet, ou c’est… que, s’il s’agit d’un autre terme :
C’EST votre frère QUI avait raison. — C’EST sa montre Qu’elle a perdue. — C’EST malade Qu’il est. — C’EST mille francs QUE cela coûte.

Nom propre, nom commun.

a) Le nom commun est pourvu d’une signification, d’une définition, et il est utilisé en fonction de cette signification.
« Entrant dans une maison où je ne suis jamais allé, je puis dire : Voici une table, une chaise, parce que les objets que je désigne ainsi correspondent à la signification, à la définition que j’ai dans l’esprit. »

b) Le nom propre n’a pas de signification véritable, de définition ; il se rattache à ce qu’il désigne par un lien qui n’est pas sémantique, mais par une convention qui lui est particulière. « Il n’est pas possible de deviner que telle personne s’appelle Claude ».

La majuscule comme marque de déférence.

1 ° Quand on s’adresse à une personne par écrit, on met ordinairement la majuscule à Monsieur, Madame, Mademoiselle, Monseigneur, Maître, Docteur, Sire et aux noms des dignités, titres, fonctions : Certains titres honorifiques ont toujours la majuscule : Sa Sainteté, Sa Majesté, Son Excellence, etc

(page 100) Lorsqu’il s’agit de marques déposées, la majuscule est légalement obligatoire, même s’il ne s’agit pas d’un nom propre à l’origine. Mais l’usage ordinaire traite certains de ces mots tout à fait comme des noms communs.

Avec majusc. : Ce PERNOD -là serait plein de miséricorde (MAURIAC, Anges noirs, p. 65). — Trois FORDS et 21 CHEVROLETS (FRISON-ROCHE, dans le Figaro litt., 28 août 1948). — Les LEICA [appareils photographiques]
allaient bon train (GARY, Tête coupable, p. 35). — Grand sac de toile, de NYLON, de coton (Dict. contemp., s. v. sac).

Avec minusc.
: Il faut aller boire un PERNOD (MAURIAC, op. cit., p. 159). — Le KLAXON de quelque auto perdue (MALRAUX, Voie royale, I, 2). — Il y a du jambon dans le FRIGIDAIRE (SARTRE, Mur, L. P., p. 126). — Il laissa,
pour les CAMPARI, un pourboire démesuré (DURAS, Petits chevaux de Tarquinia, p. 105).

Le trait d’union, ( voir page 111, 109).

Abréviation et symbole (page 117).

L ‘ abréviation : généralités.

01 – L’abréviation est un procédé graphique consistant à écrire un mot en n’utilisant qu’une partie de ses lettres : M. pour Monsieur ; n° pour numéro. Il n’y a pas de prononciation particulière pour la forme abrégée : M. et se prononcent comme Monsieur et numéro. Il est donc tout à fait gênant d’employer abréviation pour un autre phénomène, que nous appelons réduction (§ 188), phénomène lexical, qui donne naissance à un mot nouveau, ou du moins à un signifiant nouveau, aussi bien pour le langage écrit que pour le langage parlé : métro [metRo] tiré de métropolitain ; le sens, le signifié, est le même dans la forme pleine et dans la forme réduite.

Dans le cas des sigles (§ 190), l’abréviation s’est transformée en réduction : J. O. C., prononcé d’abord comme Jeunesse ouvrière chrétienne, puis [3iose] ou [30k] et écrit JOC. — Pour mons = monsieur, cf. § 188, Hl.

Le mot.

a ) On définit le mot comme une suite de sons ( ou de lettres, si on envisage la langue écrite) qui a  une fonction dans une phrase donnée, et qui ne peut se diviser en unités plus petites répondant à la même définition.

Mon frère est plus âgé que moi est une phrase composée de sept mots. Le syntagme mon frère a lui aussi une fonction dans la phrase citée, mais on peut le diviser en deux unités qui ont une fonction : mon est subordonné à frère, et frère est le noyau du syntagme sujet. La fonction de certains mots n’est pas dans la phrase ; elle est de constituer une phrase : Merci. E n dehors de la langue en action, le m o t est une suite de sons ( o u de lettres) qui peut avoir une fonction dans une phrase. Il fait, ou pourrait faire, l’objet d’un article dans un dictionnaire. Tête est un mot parce qu’il est susceptible de jouer, dans une phrase, le rôle de sujet, de complément d’objet, etc. Dans ce cas, on regarde souvent comme un seul mot les formes considérées comme de simples variantes d’un même mot, que l’on désigne par une forme choisie comme représentant.

Le singulier pour les noms : tête représente tête et têtes ;
— le masculin singulier pour les adjectifs : vert représente vert, verte, verts et vertes ;
— l’infinitif présent pour les verbes : avoir représente ai, as, a, avons, avez, ont, avais, eus, ai eu, aie, eusse, aurai, avoir, etc.

Dans la définition du mot, certains feraient intervenir la notion de signification, mais cela entraîne une double difficulté. D’une part, on distingue dans un mot comme philanthrope deux éléments dotés de signification (phil- et -anthrope) et qui ne sont pas des mots. D’autre part, il est difficile de parler de signification à propos de certains mots : par ex. pour de dans ‘essaie de dormir’.

On établit d’ailleurs souvent une distinction entre les mots pleins, dont le rôle est surtout de porter une signification : c’est le cas des noms, des adjectifs, de la plupart des verbes, — et les mots vides, dont le rôle est plutôt grammatical : c’est le cas des prépositions, des conjonctions, des verbes auxiliaires. Mais il faudrait préciser que, dans une même catégorie, comme les prépositions, il y a des mots plus ou moins vides : si de n’a pas de signification précise dans ‘essaie de dormir’, on ne dira pas la même chose pour devant dans ‘s’assied devant la porte’.

Autres terminologies: Quoique peu de linguistes renoncent tout à fait à se servir de mot, la linguistique structurale a tenté des analyses plus rigoureuses, en distinguant une unité entre le phonème et le syntagme, la plus petite unité porteuse d’information. Dans l’école d’A. Martinet, cette unité est appelée monème. Il y a des monèmes grammaticaux ou morphèmes, dont le rôle est plus grammatical que sémantique, et des monèmes lexicaux ou lexèmes, dont le rôle est plus sémantique que grammatical.

Nous travaillons comprend trois monèmes : [nu], [ t R A V A j ] et [5], le premier et le troisième étant des morphèmes et le deuxième étant un lexème. Dans adorable, on aurait deux lexèmes : [ACIOR] et [AW]. Ces catégories ne sont pas hermétiques, et les mots passent souvent de l’une à l’autre (§§ 194-199). En particulier, il est fréquent qu’un lexème devienne morphème : lexème proprement dit comme moyennant, syntagme comme malgré ; on appelle ce phénomène grammaticaltsation.

Les deux statuts coexistent souvent : pas comme nom et pas adverbe de négation ; le verbe aller (Marie va au bureau) et aller comme semi-auxiliaire (Le bébé va s’endormir) ; etc.

Sous l’influence de la linguistique américaine, morphème est souvent pris aujourd’hui dans un autre sens, précisément pour désigner cette unité minimale qu’A. Martinet appelle monime. Mais, pour répondre à certaines des difficultés signalées dans le § 137, on considère le morphème comme une notion abstraite, et le morphe comme sa réalisation concrète. « Aller » (ou « ail- ») est un morphème qui se manifeste dans les morphes ail-, ir-, v-. Le morphème « pluriel », dans les noms, ne se concrétise pas, d’ordinaire, par des morphes particuliers si on envisage le français parlé ; dans le français écrit, il se réalise dans les morphes -s et -x.

Des linguistes ressentent le besoin de dénommer l’unité supérieure au morphème et distincte du syntagme. Ils appellent cette unité lexie : la lexie simple correspond plus ou moins à ce que la tradition appelle mot (terré), et la lexie composée à ce qu’elle appelle mot composé (couvre-lit) ou locution (en avoir marre). La linguistique quantitative ou statistique, exploitant surtout les documents écrits, reprend mot pour désigner l’unité séparée par deux blancs, tandis que vocable désigne une unité plus abstraite, regroupant les attestations d’un mot sous ses diverses formes :

L’article 146 du Code civil II n’y a pas de mariage lorsqu’il n’y a point de consentement a 15 mots, mais seulement 10 vocables (il, ne, y, avoir, pas, de, mariage, lorsque, point, consentement).

Dans un ouvrage comme celui-ci, qui ne s’adresse pas seulement aux spécialistes, il ne nous a pas paru nécessaire d’introduire une terminologie aussi complexe et, comme on l’a vu, aussi mal fixée. Nous gardons mot, en lui donnant la définition signalée au § 137, malgré les difficultés auxquelles il est fait allusion à cet endroit ; les inconvénients sont d’ailleurs réduits par le fait que nous envisageons surtout la langue écrite. Nous donnons à morphème le même sens que Martinet, mais nous nous en servons assez peu, à cause de son ambiguïté. Nous n’employons pas ou guère monème, morphe, lexème, lexie, même vocable.

Nous distinguons, d’après l’écriture, les mots composés, qui sont soit agglutinés, soit unis par le trait d’union marquant l’unité lexicale (§ 109), et les locutions, dont les éléments sont séparés dans l’écriture, mais qui forment une unité syntaxique et/ou lexicale (cf. § 182). Nous parlons aussi des formes composées des verbes (ai mangé).

Lexique et vocabulaire.

L’ensemble des mots d’une langue est le lexique. Les linguistes distinguent souvent le lexique du vocabulaire, considéré comme l’ensemble des mots utilisés dans une réalisation orale ou écrite : L e vocabulaire de Corneille, du Code civil. La lexicologie est l’étude du lexique. Elle inclut notamment l’étymologie, qui s’intéresse à l’origine des mots (voir la section 2 de ce chapitre). La lexicologie s’intéresse aussi à leur disparition. Elle les étudie quant à leur fréquence, quant à leur signification.

Ces diverses recherches ne peuvent guère être menées sur des mots pris isolément. En particulier, la signification d’un mot n’apparaît clairement que par la comparaison avec ceux qui appartiennent au même domaine de la pensée. C’est ainsi qu’on a publié des études intéressantes sur le vocabulaire politique de diverses périodes.On peut prendre aussi comme point de départ le vocabulaire d’un auteur.

(p155) Il ne faut pas confondre le latin vulgaire avec le bas latin ou latin postclassique.

Le latin importé en Gaule est un latin parlé, qu’on appelle traditionnellement latin vulgaire.

(p165) LA BASE (important dans la signification anglaise de « debased »)

Nature de la base:

a) La base est dans la majorité des cas un nom, un adjectif ou un verbe. Le nom est parfois un sigle: JOC [33k] (=Jeunesse ouvrière chrétienne) -*• jociste, avec adaptation phonétique ; C. G. T. [se3ete] (= Confédération générale du travail) ->• cégétiste, où les deux premières lettres sont remplacées par leur nom ; B. D. (qu’on écrit souvent bédé, § 191, a) > bédéiste « auteur de bédés » (cf. Rob.). Certains suffixes s’emploient surtout avec des bases d’une catégorie déterminée : par ex., -oir, -âge, -able, -eur et -euse s’attachent d’ordinaire à un verbe ; mais il y a des exceptions : bougeoir, pourcentage, etc. (§ 169, 3), charitable, etc. (§ 169,1), footballeur, etc. (§ 169, 30), bétonneuse (§ 165, a).

b) Autres cas.
Il y a quelques dérivés d’adverbes ou de mots appartenant à d’autres catégories : quasi > quasiment (§ 968, j ) ; tu • tutoyer (§ 167, b, 3°) ; fichtre • fichtrement (§ 968, j ) ; bis • bisser ; etc. Le suffixe -ième transforme le déterminant cardinal en adjectif ordinal : un * unième, etc. — Il s’applique aussi à des lettres servant de numéraux indéfinis comme n, x, et, dans une langue considérée comme peu correcte, à l’interrogatif combien : n,ime ou énième, x’* »‘ ou ixième,0combientième (§ 599, a, N. B.). — Autres suffixes s’appliquant aux déterminants cardinaux : -ain, -aine (§ 164, b). Nous traitons à part (§ 168) du cas où la dérivation se fait sur un nom composé, une locution ou un syntagme.

La base est un mot composé, une locution ou un syntagme.

Syntagmes.

• Préposition + nom : l’après-midi, l’avant-guerre, un en-cas, un enjeu, un sans-coeur, un sans-culotte, le sous-bois. Le nom est précédé d’un déterminant : l’entre-deux-guerres, un hors-la-loi
—Préposition + infinitif : une affaire.
— Syntagmes empruntés du latin : un aparté, un a priori (ou un apriori, § 109, N. B.). Pour contrepoison, entracte, etc., voir 179, b, 2°.

• Syntagmes compléments nominalisés par effacement du mot complété (§ 189) et de la préposition : un rouge-gorge, un terre-neuve, un trois-mâts, une deux-chevaux (§ 513, b).

• Verbe + complément : un faire-part ; un faire-valoir, le savoir faire,le savoir-vivre. On pourrait placer ici les ex. traités dans le § 179, a, 1°, mais l’absence d’article empêche de les identifier avec des syntagmes purs et simples.
— Cette réserve n’existe pas pour : un boute-en-train, un gagne-petit, un meurt-de-faim, un réveille-matin, un touche-à-tout, un vol-au-vent (d’abord vole). Voir aussi § 530, b.

• Cas divers : le plus-que-parfait (adapté du lat.), un va-et-vient.

Les locutions.

a) Une locution est une suite de mots qui sont séparés par des blancs dans l’écriture et qui forment pourtant une unité lexicale. Selon la nature des mots simples avec lesquels la locution peut commuter, on parlera de locution nominale (chemin de fer, bande dessinée), adjectivale (comme il faut), pronominale (quelque chose), verbale (avoir lieu), adverbiale (tout à fait), prépositionnelle (quant à), conjonctive (bien que), interjective (ou locution-phrase : Par exemple .’). D’autres locutions servent de déterminants (n’importe quel).

les Sigles (p203 190).

Les sigles sont des abréviations qui sont constituées d’initiales E mais qui sont traitées comme des mots, soit qu’on donne aux lettres leur nom H : une H. L. M. [Ajelem], — soit qu’on leur donne leur valeur habituelle : l’OTAN [otâ]. Dans le second cas, on parle d’acronymes. Une espèce particulière d’acronymes consiste à garder non seulement l’initiale mais une ou deux autres lettres, de façon à obtenir une suite prononçable comme un mot ordinaire : Un radar = angl. RAdio Detecting And Ranging ; 1e Bénélux (qu’on devrait écrire Bénélux : cf. § 87, b, 1°) = BElgique, NEderland, Luxembourg.

b) Caractéristiques.

1 ° Le sigle ne tient pas compte, ordinairement, des mots grammaticaux : Le CÉRES [seRes] = Centre (d’)études, (de) recherches (et d’) éducation socialistes ; la T. V. A. = taxe (à la) valeur ajoutée. — Il y a des exceptions, souvent pour éviter un sigle trop court : la S. D. N. = Société des nations ; le R. P. R. = Rassemblement pour (la) République. Voir radar dans a, fivète dans 2°, etc.

2° Les sigles servent notamment à désigner des sociétés, des partis, des organismes, etc., parfois des pays, — dont la dénomination complète serait trop longue : U. R. S. S. = Union des républiques socialistes soviétiques ; OTAN =
Organisation du traité de l’Atlantique nord. Mais les sigles peuvent aussi équivaloir à des noms communs :
Un P.-D. G. = président-directeur général ; une H. L. M. = habitation à loyer modéré i’gl ; le SIDA ou sida = syndrome immuno-déficitaire acquis ; le Q. I. = quotient intellectuel ; la fivète [fivet] = fécondation in vitro et transfert d’embryon. — Ils correspondent parfois à des adjectifs : voir K.-O., v toi dans 4° ; — parfois à des phrases : C. Q. F. D. = ce qu’il fallait démontrer ; O. K. — I. V. G. (= interruption volontaire de grossesse) sert d’euphémisme
à avortement. Autre euphémisme : w.-c., voir 4°.

3° D’ordinaire, les sigles sont constitués de plusieurs lettres, ont comme fondement plusieurs mots. — Mais on a parfois une seule lettre : Il savait se tirer de tous les pas difficiles grâce au système D (HERMANT, Xavier,
p. 132) [de débrouiller ou débrouillard], — Monsieur K à propos de Khrouchtchev.

4° Les sigles se sont répandus à l’imitation de l’anglais. Plusieurs sont d’ailleurs empruntés à cette langue ou formés sur des mots empruntés à cette langue : K.-O. = knock-out ; laser = ligbt amplification by stimulated émission of
radiations ; w.-c. = water-closet. — Le soutien des U. S. A. [= United States of America] était acquis à la France (Edgar FAURE, Mémoires, t, I, p. 465).
— L’UNESCO = United nations educational, scientific and cultural organization.
— La bi-fi [ifi] = bigb fidelity, haute fidélité. L’épellation à l’anglaise explique des prononciations comme : Une
jeep [djip] = G. P. = généralpurpose ; O. K. [oke] = sans doute oll korrect, altération de ail correct. — La C. B. [sibi] = citizen band, d’où le dérivé  cibiste. Acronymes : Un radar, voir a ci-dessus ; vtol = vertical take offand landing donne une suite graphique étrange en fr. L’organisme économique qui groupait l’U. R. S. S. et ses alliés portait en Occident le nom de Comecon [komekon] = COuncilfor Mutual ECONomic assistance. f j | Des sigles sont empruntés à d’autres langues : S. S. = allem. Schutzstaffel.

5° La réduction ordinaire (§ 188) et la siglaison sont parfois en concurrence : la télé ou la T. V. ; les water(s) ou les w.-c. G ! N.B. La prolifération des sigles dans la langue contemporaine et leur  succession rapide dans certains domaines (notamment dans l’administration française f32) ne sont pas sans poser des problèmes aux usagers. Comme la valeur de ces formations ne peut pas être devinée, le déchiffrement de sigles inconnus du lecteur ou de l’auditeur est impossible. C’est peut-être payer cher l’avantage de la brièveté. Duhamel ironisait déjà à ce sujet en 1920 :
Ce n’est pas seulement l’appui du P. D. M. que je vous apporte ; c’est encore celui du J. D.f. et de la M. M. A. Je peux à peu près compter sur la Société des R. C. D. Q. (OEuvre des athlètes, II, 11).
— Il n’y a d’ailleurs pas toujours une brièveté bien sensible ; par ex. quand on dit aujourd’hui à Bruxelles : Je vais au  T. R. M. [= théâtre royal de la Monnaie], alors qu’on disait naguère : Je vais à la Monnaie. — De même, la Croix-Rouge est concurrencé aujourd’hui par le C. I. C. R. (= Comité international de la Croix-Rouge). Les rédacteurs du Monde reçoivent cette sage directive : les sigles doivent être expliqués au moment où ils apparaissent dans un article.

Formes écrites des sigles. 

Lorsqu’on donne aux lettres leur nom, on les écrit, traditionnellement, en grandes capitales et on les fait suivre d’un point, une H. L. M. — Le pacte germano-soviétique avait ébranlé […] la sympathie que nous avions pour L’U. R. S. S. et n’incitait pas à faire confiance au P. C. [= parti communiste] (BEAUVOIR, Force de l’âge, p. 481). — A la T. V., une
fille dit à un garçon […] (GREEN,Journal, 14 oct. 1969). — Les brutalités des S. S.pendant la dernière guerre. ®
Certains mettent la majuscule seulement à la première lettre : Le choix du printemps 1983 s’oppose aux doctrines du P.c.[= parti communiste] et de la gauche du P. s. [= parti socialiste] (Raym. ARON, dans l’Express, 2 sept. 1983, p.23).

On écrit parfois aussi en minuscules, s’il s’agit d’un nom commun : Un Américain, aux w.-c., la porte mal poussée (HÉRIAT, Innocent, 1954, p. 67).
— Ex. où il s’agit d’une phrase : C. q.f d., comme disent les géomètres (FRANCE, Crime de S. Bonnard, L. P., p. 244).
Parfois le nom des lettres est transcrit comme il est prononcé : La tévé (QUENEAU, Fleurs bleues, V ; GRAINVILLE, Abime, p. 278).
— La bédé française (Rob. 2001).
— Cela donne l’apparence de mots ordinaires, aussi pour la morphologie, tant grammaticale (les vécés, des bédés : § 522, b) que lexicale (bédéiste, bédéphile ; téléaste [§ 164, b], téléphile).

Lorsqu’il s’agit d’acronymes, on supprime d’ordinaire les points:

• Si le sigle équivaut à un nom propre, l’usage le plus fréquent est de garder la capitale seulement à la première lettre, mais on trouve aussi le sigle imprimé entièrement en grandes capitales. Quelques grognards du Céres râlent (dans l’Express, 14 févr. 1981, p- 35). — Pour la solidité de l’Otan (J.-Fr. REVEL, Comment les démocraties finissent, p. 282). — La bureaucratie du Comecon (CARRÈRE D’ENCAUSSE, Grand frère, p. 304). OU La longueur joue un rôle : dans le Monde, l’Unesco (20 mai 2005, p. 3 ; etc.) a évincé l’UNESCO (30 déc. 1983, p. 5), mais l’ONU se maintient (14 janv. 2005, p. 30 ; etc.) ; d’autres sources impriment l’Onu : Quid 2005, p. 1042. On trouve aussi le mot imprimé en petites capitales avec l’initiale en grande capitale : l’UNESCO. Cette présentation est rare, quoique plus élégante que les mots en grandes capitales.

• Si le sigle équivaut à un nom commun, on constate une assez forte tendance à le traiter comme tel, c’est-à-dire à user de minuscules, initiale comprise. Cela est à encourager. Le président de la République s’était entretenu avec les six igames [= inspecteur général de l’administration en mission extraordinaire ; on dit aujourd’hui préfet de région] ayant compétence dans ces départements (dans le Monde, 8 mai 1963). — Étude des ovnis (Rob. 2001, s. v. ovnilogie) [ovni = objet volant non identifié] ; — L’agent du sida (Grand dict. enc. Lar., s. v. sida). — De même vtol (qui est plutôt une sorte d’adjectif) : Les avions « vtol » sont ceux qui peuvent décoller sans roulement (Grand Lar. enc.). N. B. La description des usages donnée ci-dessus (a et b), fondée surtout sur les dict., n’est pas complète. Par ex., des auteurs (ou des imprimeurs) mettent systématiquement des points dans les sigles (même dans les acronymes), tandis que beaucoup les suppriment systématiquement, notamment les journaux et une encyclopédie comme le Quid : Comme I. G. A. M. E. et préfet de son département (Edgar FAURE, Mém.,1.1, p. 357). La radio, la TV (J- FOURASTIÉ, Ce que je crois, p. 28).
— Une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) (dans le Monde, 2 sept. 2005, p. 7).
— Particulièrement gênant : les NU = les Nations unies. Il paraît utile que la présence ou l’absence des points informe immédiatement le lecteur sur la prononciation, et, d’une façon générale, que l’on tâche de mettre un peu d’ordre dans l’anarchie actuelle.

Les argots, qui permettent à un groupe de se différencier du reste des locuteurs, et parfois d’éviter d’être compris par ceux-ci, usent abondamment des altérations les plus variées.

Procédés particuliers : le largonji (ou loucherbem) remplace la première consonne par i et met la consonne remplacée à la fin du mot en la faisant suivre éventuellement de sons arbitraires : jargon largonji ; boucher » loucherbem [lujebem] ; fou louf, loufoque et louftingue;
— le verlan intervertit les syllabes : l’envers verlan ; laisse tomber laisse béton (popularisé par le chanteur RENAUD) ; pourri ->• ripou (§ 515, c), et, pour les monosyllabes, les lettres (plutôt que les sons) : femme -*• meuf (et non *maf);
— le javanais insère dans le mot une suite de sons convenue, souvent [AV] : gros • gravos [giuvos].

Sont de véritables noms propres:

* Les noms de lieux : villes, villages, rues, monuments, régions, pays, îles, montagnes, cours d’eau, mers, étoiles et astres (excepté la terre, la lune et le soleil) ;

* Les noms de personnes : noms de familles, prénoms, pseudonymes (et aussi les sobriquets, mais, pour ceux-ci, la signification n’est pas toujours absente).

On considère aussi comme des personnes les êtres surnaturels des diverses religions et mythologies :
Dieu (qui cesse d’être un nom propre dans les religions polythéistes), Apollon.

Certains animaux, certains objets peuvent recevoir un nom propre:
Bucéphale, cheval d’Alexandre ; Philomèle, nom poétique donné au rossignol : Les sons cadencés que gémit PHILOMÈLE (LAMART., NOUV.méd., XXIV) ; — Durendal, épée de Roland ; le Nautilus, sous-marin imaginé par Jules Verne.

Des mots ayant une signification deviennent des noms propres lorsqu’on les emploie pour désigner, en faisant abstraction de leur signification : c’est le cas des titres de livres (le Code civil, L’éducation sentimentale), de revues (La nouvelle revue française), etc.

Les mots appartenant aux catégories suivantes ne sont pas de vrais noms propres parce qu’ils ont une définition (qui est en rapport avec un vrai nom propre : Mérovingien = descendant de Mérovée ; Parisien = habitant de Paris) ; ils prennent d’ordinaire la marque du pluriel. Nous les considérons comme des noms associés aux noms propres.

* Les dérivés désignant des dynasties (avec majuscule)
: les Capétiens,les Mérovingiens, les Atrides.

* Les ethniques (ou gentilés), c’est-à-dire les noms désignant les habitants d’un pays, d’une région, d’une ville, etc. (normalement avec majuscule : § 99, a, 3°) : les Africains, les Genevois.

* Les noms désignant les membres des ordres religieux, les adeptes d’une religion, d’une doctrine, etc. (d’ordinaire, avec une minuscule § 99, a, 3°) : les jésuites, les mahométans, les gaullistes.

Distinctions selon la signification.

Un nom concret désigne un être ou un objet considérés comme pouvant tomber sous nos sens. Un nom abstrait désigne une propriété, une qualité, une action, un état, fil

Noms concrets : homme, renard, plume, fleuve, nuage, navire, fumée. —
Cela concerne aussi licorne, ange, etc. : ils désignent des êtres qui, pour ceux qui y croient, peuvent tomber sous nos sens et qui sont susceptibles d’être représentés par la peinture ou la sculpture.

Noms abstraits : patience, épaisseur, durée, immensité, consternation, nettoyage, torpeur…

Les noms animés désignent des êtres susceptibles de se mouvoir par eux-mêmes. Les autres noms, désignant des
choses, des qualités, des actions, etc., sont inanimés.

Les noms propres ont souvent été des noms communs à l’origine : Le Havre.
En particulier, beaucoup de noms de familles sont d’anciens surnoms indiquant la profession ou d’autres particularités : Boulanger, Lebègue, Leloup.
Mais cette valeur primitive est tout à fait effacée, ne joue aucun rôle dans l’utilisation du nom de famille.
Même du vivant de celui qui les portait (cela s’observe aussi aujourd’hui pour les sobriquets), ces noms, devenus tout à fait usuels, servaient comme désignations des individus sans qu’on ait conscience (et même parfois connaissance) du sens premier. — Les noms de fleurs, de pierres précieuses ont servi de prénoms : Rose, Marguerite («perle» en grec et en latin). En choisissant aujourd’hui ces prénoms, peu de parents sont conscients d’une valeur symbolique ; même si c’est le cas, cette valeur est tout à fait absente de l’utilisation de ces prénoms dans la vie quotidienne. Il y a parfois des différences formelles entre les noms propres et les noms communs qui y correspondent, parce que les premiers ont perdu le contact avec les seconds et ont gardé d’anciennes graphies : Mons nom de ville à côté de monts. Boulenger nom de famille à côté de boulanger nom commun.Inversement, les noms propres peuvent devenir noms communs. Soit par métonymie (§ 209,c), à partir du lieu où l’objet était fabriqué (Bougie, Algérie), de la personne qui inventa ou imposa la chose (Poubelle, préfet de la Seine). Soit par métaphore, quand une personne ou un lieu dont des caractéristiques (exactes ou non) sont assez connues à un moment donné pour qu’elles s’appliquent aux personnes et aux lieux ayant ces caractéristiques : Gavroche, personnage des Misérables de Hugo ; Capharnaiim, ville de Palestine. Dans ces quatre ex., la transformation est achevée et l’origine oubliée dans l’usage ; le mot a perdu sa majuscule et prend la marque du pluriel. Dans d’autres cas, l’évolution est moins avancée : On a vendu récemment deux Renoir. Cf. §§ 99, a, 4° (majusc.) et 523-525 (plur.).

D’autre part, par allégorie, les écrivains et surtout les poètes présentent les choses comme des personnes :
LA DÉROUTE, géante à la face effarée, / […] / LA DÉROUTE apparut au soldat qui s’émeut (HUGO, Châtim.,V, xm, 2).

REMARQUE
Un nom concret peut, par métonymie, être employé comme nom abstrait, et vice versa :
Un mal de TÊTE. Perdre la TÊTE. — La DOUCEUR d’un fruit. Acceptez ces DOUCEURS (= sucreries). — Entretenir une CORRESPONDANCE régulière avec un ami (Ac. 2001). Lire la CORRESPONDANCE de quelqu’un. — Voir aussi ce que nous disons de l’allégorie au § 461, H.
REMARQUE
On trouve même une cadre (cf. § 487, fa, 6°), ce que l’Ac. ne signale pas. Les noms animés comprennent les humains, les animaux et les êtres surnaturels : soldat, fourmi, Dieu, Vénus, diable, centaure. — Noms inanimés :
auto, chaise, pommier, maladie, arrivée. — Cette distinction est importante pour le genre : cf. §§ 468 et 483.

Par métonymie, les noms inanimés peuvent se substituer aux noms animés : LA CHAMBRE a voté la confiance au
gouvernement. — LES CAFÉS étaient leurs volets (A. DAUDET, Tart. de Tar., III, 2). — Voir aussi § 461, H (allégorie). Phénomène inverse : § 209, c.c) Un nom collectif désigne un ensemble d’êtres ou de choses. Un nom individuel désigne un seul être ou une seule chose.

Foule, troupeau, tas, valetaille, ramassis, clientèle sont des noms collectifs.
Homme, vache, pierre, valet, client sont des noms individuels.
Sur l’emploi des noms individuels singuliers avec une valeur collective (Avoir le cheveu blond), voir § 506, a.

Le phénomène inverse est en train de se produire pour personnel Même le Trésor (1988) ne mentionne pas encore que ce mot est, en France, de plus en plus souvent employé pour « membre d’un personnel » : Cinq cents ouvriers recrutés surplace, onze tonnes et demie de matériel, et vingt-sept PERSONNELS d’encadrement d’origine européenne (PEREC, Vie mode d’emploi, p.110). — Ces forces [= les forces militaires franç. en Allem.] comptent, au total, 51000 PERSONNELS sous contrat militaire (dans le Monde, sélection hebdom., 12-18 mai 1983, p. 10). — Mais on ne va pas encore jusqu’à dire *un personnel pour un membre du personnel.
Cadre ( 3 a poussé l’évolution jusqu’au bout : l’Ac. 2001 enregistre le sens « personne chargée d’une tâche d’encadrement, de contrôle, de commandement dans une entreprise, un parti, un syndicat ».

Dans la terminologie militaire française, on emploie le pluriel les matériels (comme les personnels) : fusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les MATÉRIELS militaires qui n’étaient pas propres à une arme […] étaient gérés par le service de l’artillerie (Grand Lar. enc. 1963). En dehors de l’armée : Les plaisanciers ne seront plus tenus d’avoir une longue liste de LEURS MATÉRIELS [pour obtenir l’homologation deleurs bateaux] (dans le Monde, 7 juillet 2004, p. 7). —
Ce pluriel est mentionné par peu de dict.d) On appelle comptables ou nombrables les noms qui peuvent être accompagnés d’un numéral.
Pied est un nom comptable, neige un nom non comptable.
L’opposition concerne surtout les noms concrets. Beaucoup de noms abstraits ne sont pas comptables, mais les noms désignant les actions le sont : Faire DEUX NETTOYAGES par semaine. La TROISIÈME CHUTE de Jésus portant la croix. Le passage de l’abstrait au concret peut rendre un nom comptable : voir Rl. — Voir aussi § 506, a, 3°.

Noms composés.
Les noms composés sont des noms formés de la réunion de deux ou plusieurs mots. Cf. §§ 179-182,
Ces mots peuvent être agglutinés et, dans ce cas, il est fréquent que les usagers n’aient plus conscience de l’origine : vinaigre, pissenlit sont sentis comme des mots simples. Toutefois, le caractère composé est encore perceptible quand les deux éléments varient (monsieur, messieurs : § 533) et aussi dans d’autres cas (portemanteau, contresens).
Il est plus souvent visible quand les éléments sont unis par un trait d’union (arc-en-ciel). Lorsque les éléments sont tout à fait séparés dans l’écriture, nous préférons parler de locution nominale. Pour les composés faits au moyen d’éléments empruntés à d’autres langues, voir §§ 183-187. — Sur l’emploi du trait d’union, voir § 109.

LES NOMS INANIMES
Le genre des noms inanimés est arbitraire.
Le genre des noms inanimés n’est pas déterminé par le sens de ces noms:
Le mur, la muraille. — Le ruisseau, la rivière, le fleuve. — La mer, l’océan. Comp. aussi le soleil, la lune à l’allemand die Sonne (fém.), der Mond (masc.).
Le genre des noms inanimés n’a pas non plus de rapport constant avec la forme de ces noms.
Il est donc impossible de donner des règles rigoureuses à ce sujet. Voir cependant les observations du § 469.
Le genre des noms inanimés est dû à leur origine et aux diverses influences qu’ils ont subies. Beaucoup de noms ont changé de genre au cours de l’histoire.

— Jackfruit —

Source: Le Bon Usage

 

 

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